● Nombre de titres de presse écrite (2021, Ministère de la Culture) : 3872
● Nombre de radios (2022, Arcom) : + 1000
● Nombre de chaînes de télévision (2022, Arcom) : 30 chaînes nationales
● Classement de médias numériques (2021, Mind Media, par nombre d’abonnés) : Le Monde, L’Équipe, Le Figaro, Ouest-France, Les Échos, Libération, Le Parisien.
Vivendi (V. Bolloré) : Groupe Canal + (Canal+, Canal+ Cinema, Planète+, Canal+ Sport), CNews, C8, CStar), Prisma Media (Géo, Femme actuelle, Gala), Lagardère News (JDD, Europe 1, Paris Match, RFM, Europe 2, Elle International), etc.
NJJ Holding (X. Niel) :
● NJJ Presse : La Provence, Causeur, Les Jours, L’Informé, France Antilles, Paris Turf.
● NJJ Presse/Fonds pour l’indépendance de la presse : Groupe Le Monde (Le Monde, Le Monde Diplomatique, L’Obs, Télérama, Courrier international La Vie, etc.), Groupe Nice Matin (Nice Matin, Var Matin, Monaco Matin).
● Mediawan : AB1, RTL9, Ation, 14 chaînes de télévision, 50 labels de production dont Studio Lagardère.
LVMH (B. Arnault) : Les Échos, Le Parisien/Aujourd’hui en France, Investir, Historia, Challenges, Mieux Vivre Votre Argent, La Lettre de l’Expansion, Sciences & Avenir, Mezzo, Connaissance des Arts, etc.
Czech Media Invest (Kretinsky) : Elle, Marianne, Version Femina, Télé 7 jours, France Dimanche, Ici Paris, Public, Art & Décoration, Libération, Usbek & Rica, Franc-tireur.
Reworld Media : Auto Moto, Auto Plus, L’Auto Journal, Science & Vie, Science & Vie Junior, Marie France, Maison et Travaux, Télé Poche, Télé Star, Biba, Be, Diapason, Psychologies, Pleine Vie, Le Chasseur français, Vital, etc.
● Les éditions régionales des médias nationaux
● Les médias régionaux/locaux mainstream
● Les médias indépendants locaux et hyperlocaux
● Les médias des collectivités
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La connaissance des médias est une compétence essentielle du sourcing et de l’analyse dans la veille informationnelle. Pourtant, les professionnels de la veille et des médias ne se côtoient que trop rarement. Or, connaître l’univers - et la diversité - médiatique est justement ce qui permet de constituer un corpus complet, c’est-à-dire qui prend en compte l’ensemble des opinions autour d’une question. Visite guidée, à l’aube d’une prochaine disruption médiatique.
Le paysage médiatique français est constitué d’un grand nombre de titres traditionnels : plus de 5000 titres de presse écrite, radios et chaînes de télévision en 2021, selon les chiffres du ministère de la Culture et de l’Arcom.
Pourtant, le grand nombre de médias ne reflète pas complètement leur diversité : il est régulièrement reproché aux plus importants diffuseurs, ceux qui « font l’opinion », d’appartenir à une trentaine de milliardaires (cf. Figure 1). Et cette structuration du marché français s’accentue par d’importants mouvements de concentration.
Seul le secteur de la radio est très peu concentré : parmi quelque 1000 radios, seuls quatre groupes privés disposent de plus d’une station (NRJ Group, M6, Lagardère et NextRadioTV). Mais les mouvements de concentration sont tels qu’une commission d’enquête a été mandatée par le Sénat en 2021, au regard de son impact potentiel sur le régime démocratique.
En face, les indépendants, souvent locaux, tentent de couvrir les déserts informationnels géographiques avec dynamisme.
Voir notre article « Comment profiter du renforcement de l'information locale pour son sourcing ? », NETSOURCES, décembre 2023.
Figure 1 : Le Monde diplomatique/Acrimed, carte remise à jour tous les ans à l’adresse suivante : https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA#partage
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Les médias locaux évoluent et cela impacte directement le sourcing et les pratiques de veille. Comment identifier et intégrer ces sources et verticales dans son sourcing ?
Il y a des veilles et des recherches d’information où la dimension locale est primordiale. L’information locale qu’il faut réussir à capter, c’est alors celle fournie par des journaux locaux, radios et TV locales, collectivités locales, mais aussi par des internautes désireux de partager des informations.
Ces différentes sources vont permettre d’obtenir des informations uniques et stratégiques notamment au niveau de la politique et de l’économie locale.
En France, quand on pense information locale, on pense avant tout à la PQR (presse quotidienne régionale) et à la PHR (presse hebdomadaire régionale) et par extension à un secteur touché de plein fouet par les difficultés rencontrées par la presse depuis des années.
On aurait vite fait d’extrapoler et de se dire que la veille locale en France risque d’être de plus en plus compliquée avec des sources et des informations locales moins nombreuses. Mais malgré ce sombre tableau, l’information locale n’a pas dit son dernier mot et se renforce même à différents niveaux et via différents canaux.
Dans cet article, nous explorons cette évolution et examinons ses répercussions sur la veille et la recherche d’informations.
La grande difficulté pour le professionnel de l’information, se situe lors du recensement des médias locaux pertinents, c’est-à-dire au moment du sourcing.
Il y a souvent une première couche de médias locaux faciles à identifier, les médias locaux mainstream qui vont revenir en boucle dans les recensements et outils de recherche et de veille. Il s’agit des journaux locaux ayant le plus de visibilité c’est-à-dire les grands titres de PQR comme Ouest France, Sud Ouest, Le Parisien, La Voix du Nord, Le Progrès, etc. Et une seconde couche à laquelle il est bien plus difficile d’accéder, avec des médias locaux plus « électrons libres » et moins visibles dans le paysage national qu’il va falloir réussir à pêcher.
Regardons les différents outils utilisés classiquement par les veilleurs et leurs capacités actuelles à détecter des médias locaux.
● La majorité des recensements de médias à l’échelle d’un pays, des annuaires de presse, etc. vont se focaliser sur les médias locaux mainstream. Peu de traces des autres médias locaux à l’exception de recensements spécifiquement dédiés aux médias locaux non mainstream.
● Du côté des outils de recherche, Google actualités reste une source importante pour la veille d’actualités notamment quand on a peu de budgets, mais il couvre mal la presse locale et hyperlocale. Il y a bien les principaux titres de PQR, mais la couverture devient vite moins bonne pour la PHR et très mauvaise pour les titres indépendants.
● Les agrégateurs de presse ont quant à eux une couverture locale variable : ceux qui ont une couverture mondiale comme Factiva ou Newsdesk proposent des médias locaux, mais on est là encore surtout sur des médias mainstream même s’il y a parfois quelques pépites. À l’inverse, il existe des agrégateurs de presse qui visent avant tout une couverture nationale et locale, à l’image de Tagaday en France, et ces agrégateurs vont avoir une excellente couverture des médias locaux.
● Du côté des outils de veille, les agrégateurs de flux RSS comme Feedly ou Inoreader référencent surtout les médias locaux mainstream dans leurs annuaires de sources incorporées. Pour les plateformes de veille, il faut regarder au cas par cas dans les corpus, mais la couverture locale française ou d’autres pays est très variable d’une plateforme à une autre. Impossible cependant d’être plus spécifique, car ces acteurs restent très discrets sur ce qui compose leurs corpus clé en main.
Le constat général est donc le suivant : les médias locaux mainstream ne sont généralement pas difficiles à identifier et sont souvent inclus dans les outils professionnels.
En revanche, l’identification des médias locaux indépendants ou de niche reste difficile à réaliser. Nous vous expliquons comment faire.
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Les médias des collectivités locales sont des sources essentielles d’informations régionales au rôle bien singulier. Et comme l’intégration de ces ressources dans une veille reste un véritable défi, comment identifier, surveiller et intégrer ces médias à son système de veille.
Parmi les sources utiles pour trouver de l’information locale en France, les journaux des collectivités (communes, communautés de communes, départements ou régions) sont en bonne position. Ces médias ont une place bien à part dans le paysage des médias locaux. Ils ont la forme d’un journal ou d’un magazine, mais sont généralement la voix de l’équipe politique en place, à l’exception des quelques pages réservées à l’opposition.
Une fois que l’on a bien conscience du positionnement et des biais associés à ce type de publication, il n’en reste pas moins qu’on peut y trouver de l’information locale intéressante et parfois exclusive pour sa veille, notamment sous les angles de la politique et de l’économie locale, des acteurs locaux et de l’événementiel local.
Pourtant, réussir à les utiliser pour sa veille est loin d’être simple, car il n’existe à ce jour aucun agrégateur, outil centralisateur pour ce type de contenus et on se retrouve avec une multitude de magazines plus ou moins accessibles aux modalités et formats différents.
Dans cet article, nous verrons comment identifier ces médias, comment les mettre sous surveillance ou effectuer des recherches sur leurs contenus et comment leur trouver une place adéquate dans son système de veille.
Avant de voir comment identifier et mettre en veille ces sources singulières, il convient de s’arrêter sur le positionnement et les dernières évolutions de ces sources. Le comprendre permettra ensuite de mieux les appréhender et mieux savoir où et comment les trouver.
En 2021, Le Courrier des Maires avait consacré un dossier complet aux médias et élus locaux et notamment à la place des magazines municipaux.
On y apprend que nombre de magazines municipaux ont été renforcés ces dernières années et bénéficient entre autres d’une pagination plus importante. Parfois, ce sont même d’anciens journalistes qui sont aux commandes de ces médias réinventés. Certains médias vont encore plus loin dans le développement du média municipal : lancement de hors-série, site dédié au magazine, lancement d’une app dédiée et même parfois lancement de podcast.
C’est par exemple le cas à Villeurbanne où « l’équipe du magazine municipal de Villeurbanne Viva ! a lancé un nouveau podcast “Sauce Samouraï”, qui revient sur une actualité de son territoire avec deux invités en 25 minutes. » (source : festival de l’info locale, mars 2023).
Le positionnement et la parole portée auraient aussi un peu évolué avec les années. Dans l’article, une des personnes interviewées, un consultant en communication, explique qu’« on ne fait plus seulement parler le maire ou ses amis, mais aussi les habitants. Les bulletins municipaux ou communautaires ne sont plus tant une profession de foi permanente qu’une contribution au débat public ». Mais l’article rappelle tout de même que ces médias ne peuvent pour autant pas être mis sur le même plan que la presse locale. Cela reste de la communication, financée par de l’argent public, mais aussi par des entreprises locales qui peuvent faire de la publicité dans le même magazine.
Le secteur des bulletins/magazines des collectivités est visiblement en forme et s’étend avec plus de produits et de contenus. Cela veut donc dire plus de contenus potentiellement pertinents pour la veille. Et comme il y a aussi une diversification des supports, il faudra aussi regarder s’il n’existe pas d'autres produits d'information potentiellement intéressants, comme des podcasts par exemple.
On gardera enfin en tête que même si la parole est peut-être plus donnée aux habitants que par le passé, ces magazines restent des exercices de communication qui n’ont pas vocation à montrer une pluralité de points de vue. On les consultera pour identifier des acteurs, entreprises ou startups locales, rechercher des événements locaux, détecter des projets et les éventuels problèmes liés à ces projets, faire une veille événementielle, mais on ne pourra pas les utiliser dans le but d’avoir une vision impartiale et objective de la politique locale.
La difficulté avec ces médias, c’est qu’il n’existe pas de moteur, agrégateur de presse ou base de données en indexant une majorité. Chaque commune a son propre format et son propre mode de diffusion et de stockage.
Ils peuvent être au format PDF sur le site Web, au format liseuse sur Calaméo, etc. Ils peuvent se trouver dans différentes pages des sites Web (page d’accueil, nos publications). Et il y a encore quelques années, il y avait des bulletins municipaux qui n’existaient qu’au format papier et étaient donc difficilement accessibles pour le veilleur.
Seulement un très petit nombre de médias municipaux sont référencés dans les outils classiques du professionnel de l’information. On peut ainsi tomber sur quelques résultats émanant de ces médias dans Google Actualités.
Si on veut inclure ces médias à sa veille et ses recherches, il va falloir les identifier spécifiquement, les mettre sous surveillance ou se créer ses propres outils de recherche dédiés.
D’emblée, on oubliera l’idée de mettre sous surveillance ou de créer un outil de recherche sur l’ensemble des médias des collectivités en France. Ce serait bien trop chronophage à réaliser, car il faut aller les récupérer un par un et surveiller la sortie de chaque nouveau numéro.
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Après les moteurs de recherche et les médias sociaux, l’IA générative redistribue de nouveau les cartes pour les médias d’information. Avec des impacts considérables sur la production, la diffusion et la monétisation du contenu. Comment les médias s’adaptent-ils et comment cela affecte-t-il l’activité de veille ? Petit tour des initiatives en cours.
Dans ses recherches, au cours de ses analyses ou de la réalisation de ses livrables, le professionnel de la veille est de plus en plus exposé, de façon plus ou moins subtile, à l’information en provenance des IA génératives.
Au départ, les réponses créées par les chatbots d’IA générative comme ChatGPT, Bard et quelques autres, lui ont offert un autre mode d’accès à l’information : un accès direct aux réponses, sans cliquer sur les sources. Et cet usage devrait perdurer si l’on en croit la prochaine version de Google, SGE, qui valorise les réponses générées par IA au détriment des résultats de recherche présentés sous forme de liens.
Mais le contenu généré par IA commence aussi à concurrencer les médias sous une autre forme : des sites entièrement créés par IA s’invitent en effet dans les résultats des moteurs de recherche. Leur contenu, écrit pour correspondre aux règles actuelles de SEO, serait même mieux référencé que celui des médias. Récemment, le service américain de notation de l’actualité NewsGuard a identifié près de 600 sites Web (ils étaient 49 en mai dernier) qui fonctionnent avec peu ou pas d’intervention humaine. Et un site généré par l’IA produit jusqu’à 1200 articles par jour, contre 100 pour Le Monde ou 250 pour le New York Times ! Certains sont même financés par la publicité.
Les médias ont donc raison de craindre une baisse de leur propre trafic, qui provient à plus de 90 % de Google. Pour la veille, cela signifie davantage de difficultés à trouver certains contenus en provenance de médias pertinents, soudainement noyés dans des pseudos sites d’actualités générés par l’IA, mais difficiles à identifier, car ils reprennent les codes graphiques des sites d’actualités. Ce qui nécessite donc davantage de rigueur encore en phase de sourcing.
En revanche, pour le veilleur, les transcriptions de podcasts et de vidéos par les médias en format texte, consultable par les moteurs de recherche comme Google et Bing pourrait ainsi signifier de nouveaux résultats de recherche enrichis de ces transcriptions (enfin !).
Mais d’autres initiatives en matière de recherche ont aussi lieu, à l’échelle individuelle de quelques médias : l’arrivée des chatbots au sein même des sites médias. En août dernier, un chatbot basé sur l’IA a été ajouté aux sites Macworld, PCWorld, Tech Advisor et TechHive. Ces derniers voulaient créer un chatbot « digne de confiance » (donc sans erreurs, sans citer de sources inexistantes ou inventer de fausses informations plausibles) pour répondre aux questions techniques en se fondant uniquement sur les articles des rédactions. Le chatbot, baptisé Smart Answers, apparaît dans presque toutes les pages des sites. Mais malgré des mois d’entraînement, le chatbot répond souvent, au mieux, qu’il ne sait pas/n’a pas assez d’information, y compris en cas des requêtes simples comme « quand est sorti le dernier produit Apple ? » ou « qui est le PDG de TikTok ? ». Au moins, n’invente-t-il pas juste pour avoir une réponse.
De son côté, Forbes dispose également, depuis peu, de son propre chatbot de recherche IA : Adelaide, dont il vient de sortir une version bêta (voir Figure 1). Les veilleurs peuvent donc poser des questions spécifiques (au-delà des mots-clés !) ou saisir des sujets généraux et obtenir des articles recommandés sur leur requête, ainsi qu’une réponse résumée à leur demande si elle a été couverte par la version américaine Forbes sur les douze derniers mois. Bien qu’Adélaide soit le premier outil d’IA générative construit par Forbes, le média avait développé d’autres outils dopés à l’IA depuis 2019.
Figure 1 : Résultat d’une question posée à Adelaide, le chatbot du média américain Forbes.
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Dans la plupart des entreprises, la veille brevet est souvent négligée. La veille brevet peut pourtant être une source d’informations précieuse pour l’intelligence concurrentielle. Elle permet de suivre l’évolution des technologies, d’identifier les concurrents, et d’exploiter toutes les opportunités de marché en développant une vraie stratégie. Entretien avec Philippe Borne, Délégué Régional de l’INPI pour la Région Grand Est (1), et également rédacteur occasionnel pour notre lettre BASES à titre d’expert.
François Libmann : La veille brevet a un potentiel qui nous semble sous-évalué dans le domaine de l’intelligence concurrentielle. Comment l’interprétez vous ?
Philippe Borne : Beaucoup d’entreprises ont une vision très juridique du brevet, considéré uniquement comme un outil de protection, et donc avec des stratégies brevet très traditionnelles. Et du fait de cette vision, on retrouve la même attitude en ce qui concerne la veille brevet. Cette vision très juridique du brevet en France a pour conséquence qu’il n’est pas tenu compte de son potentiel en tant que source d’informations pour l’intelligence concurrentielle. Cela ne vient, en effet, pas à l’esprit qu’on puisse faire de la veille technologique sur ce type d’information.
(1) Philippe Borne s’exprime ici à titre personnel et les opinions qu’il expose n’engagent que lui-même.
F. L. : Contrairement à la publication scientifique finalement.
P.B. : Oui, lorsque nous tombons sur une publication scientifique, c’est généralement beaucoup plus simple. Son rôle principal est de diffuser et partager l’information : on la lit, on la comprend, et on l’utilise. En revanche, le brevet a un objectif différent. Bien que la mise à disposition de l’information ait été l’intention première des créateurs du système des brevets en 1791, la fonction principale d’un brevet est de réserver un territoire technologique, c’est-à-dire d’en interdire l’accès à d’autres.
F. L. : La veille brevet est souvent perçue comme un outil d’accès difficile et coûteux, ce qui dissuade les entreprises de s’y investir.
P.B. : Oui, c’est vrai. La vision très juridique du brevet découle de la manière dont la propriété intellectuelle est enseignée en France. Le problème, c’est qu’il y a peu d’enseignement sur l’utilisation de cet outil pour servir une stratégie d’entreprise.
F. L. : Le problème de la veille brevet au service de la stratégie concerne plus les PME, il y a quand même un certain nombre de grandes entreprises qui ont des services brevets assez stratégiques.
P.B. : Oui, ça dépend. Je me rappelle un discours de l’agence France Brevets (aujourd’hui disparue) sur le fait qu’il y avait beaucoup d’entreprises en France, même des grandes, dans lesquelles l’évaluation de la politique de propriété intellectuelle se mesurait au poids, c’est-à-dire qu’en fait, elles passaient leur temps à déposer des brevets, parfois sans trop se soucier de leur qualité.
F. L. : Comment les entreprises peuvent-elles utiliser la veille brevet de manière plus stratégique, de façon offensive et défensive ?
P.B. : La première étape serait de reconnaître le brevet non seulement comme un outil de protection juridique, mais également comme une mine d’informations pour l’intelligence économique et concurrentielle. Cela nécessiterait une évolution de la formation et de la sensibilisation sur la valeur et l’utilisation stratégique des brevets.
Le système des brevets repose sur un ensemble complexe de règles juridiques et techniques. Pour pouvoir exploiter efficacement les informations contenues dans les brevets, il est essentiel d’avoir quelques connaissances fondamentales sur le fonctionnement du système des brevets et de comprendre le cadre juridique et technique dans lequel s’inscrit le brevet. Comprendre certains concepts, comme le délai de publication de 18 mois, la notion de revendication, sa différence avec la description, ou encore la distinction entre un brevet en vigueur et une demande de brevet.
Par exemple, il est important de savoir que les brevets sont publiés en deux étapes. Dans un premier temps, le brevet est publié sous forme de demande de brevet, qui contient une description de l’invention, mais ne donne qu’un droit en quelque sorte provisoire. Dans un second temps, le brevet, s’il est délivré, est publié comme tel avec d’éventuelles modifications par rapport à la demande et il donne alors des droits exclusifs sur l’invention.
F. L. : Le système est souvent mal compris. La France devrait-elle s’inspirer d’autres pays, comme la Corée du Sud ou le Japon, pour enseigner la propriété intellectuelle ?
P. B. : Oui, la propriété intellectuelle est un domaine complexe qui mérite d’être enseigné dès le plus jeune âge, comme dans cette série de vidéos (<link>https://www.youtube.com/watch?v=HvyI7vR4FBk</link>). Les Japonais et les Coréens ont mis en place des sites avec des vidéos pour intéresser les élèves à la propriété intellectuelle.
C’est un vrai défi pédagogique, mais cela permettrait aux Français de mieux comprendre les enjeux de la propriété intellectuelle et de mieux exploiter les informations contenues dans les brevets.
Il faudrait s’en inspirer, je pense, ce que l’on sait mal faire en France. Il ne faut surtout pas commencer par l’aspect juridique, mais donner des exemples concrets. En explorant par exemple des bases de données comme Espacenet (<link>https://worldwide.espacenet.com/?locale=fr_EP</link>) ou Patentscope (<link>https://www.wipo.int/patentscope/fr/</link>) pour permettre de voir le brevet « en action » et rendre le sujet plus ludique.
F. L. : Le décalage de 18 mois entre le dépôt d’une demande de brevet et sa publication peut-il limiter l’utilité de la veille brevet pour suivre les innovations de la concurrence ?
P. B. : Trop d’entreprises ignorent même le fait que les brevets sont publiés avec un décalage de 18 mois. Ce décalage n’est pas forcément un obstacle à l’utilisation de la veille brevet, car il est possible de suivre les tendances technologiques à partir des dépôts de brevet.
F. L. : Il y a un autre souci majeur : dans certains secteurs, la quasi-totalité sont des brevets déposés en Chine continentale. Nous sommes submergés par ces brevets, et la plupart ne sont pas étendus en dehors de Chine.
P. B. : C’est effectivement une réalité : dans certains domaines si l’on veut vraiment étudier le sujet, on doit prendre en compte un grand nombre de ces brevets chinois. C’est chronophage et peut être assez ardu, mais au-delà de cet aspect, il est utile de voir ce que font les Chinois d’un point de vue technologique.
Même si une majorité de ces brevets sont déposés localement, 10 à 15 % d’entre eux sont étendus à l’international. Cela représente un volume considérable, deux fois le nombre de demandes de brevets déposés par la France. Et bien qu’il y ait des défis de traduction et de compréhension, il est impératif de ne pas ignorer ces dépôts, car, encore une fois, ils font partie intégrante de l’état de la technique actuelle. Il est essentiel de les examiner, de les traduire et de les comprendre, malgré les limites des outils de traduction actuels.
F. L. : Comment faire ?
P. B. : Il faut vérifier si les brevets ont été étendus à d’autres pays ; et qu’ils aient été étendus ou pas, ils constituent de l’art antérieur. Il faut être vigilant : un brevet chinois, même s’il n’est pas étendu hors de Chine, doit impérativement être pris en compte dans le cadre d’une recherche de nouveauté ou d’activité inventive. Il peut remettre en cause la nouveauté d’une invention faite en France, rendant celle-ci non brevetable.
Même si un brevet déposé uniquement en Chine peut entraver la brevetabilité en France, cela n’empêchera pas d’exploiter librement la technologie ailleurs qu’en Chine donc, en particulier en France (enfin, à condition que d’autres n’aient pas de brevets couvrant en partie cette technologie, la vérification de la liberté d’exploitation n’étant pas un sujet simple).
F. L. : Pour la petite histoire, comment expliquer cette croissance spectaculaire des dépôts de brevets chinois ?
P. B. : Si l’on observe la tendance, cette montée démarre autour de 2005-2006. On note que cela suit l’entrée de la Chine à l’OMC en 2001, ce qui lui a permis de jouir de certains avantages et de mieux exporter ses produits. Peu de temps après, les dépôts de brevets chinois ont commencé à dominer le monde. Actuellement, il y a environ 1 500 000 à 1 600 000 demandes de brevets déposées chaque année à l’Office chinois, contre 400 000 à 500 000 pour les Américains.
C’est une stratégie définie par les autorités chinoises dans les années 2010, qui ont massivement financé les dépôts de brevet des entreprises nationales, sans se préoccuper de la qualité. Le but était d’habituer les entreprises au système de brevetage. Aujourd’hui, tout en conservant ce volume impressionnant, ils se tournent vers une amélioration de la qualité des dépôts.
F. L. : Revenons-en au dispositif brevet des entreprises. Comment ces dernières doivent-elles s’équiper ?
P. B. : En termes d’outils de recherche de brevets, il existe des plateformes gratuites et d’autres qui sont payantes. Les plateformes payantes fonctionnent en général sur la base d’un abonnement annuel dont le montant démarre habituellement à un niveau de 3 500 € HT, mais peut grimper nettement plus haut, ce qui représente un investissement conséquent. De mon point de vue, dès que l’on commence à rechercher régulièrement des informations brevet, disons deux ou trois fois par mois, il est toujours préférable de passer à la version payante, pour plusieurs raisons. On trouve d’abord des fonctionnalités de recherche plus avancées, ainsi que des outils d’analyse statistique. On peut aussi générer des PDF de qualité et des rapports détaillés, ce qui est beaucoup moins faisable sur les plateformes gratuites. Enfin, il y a aussi un service d’assistance technique disponible, ainsi que des formations régulières. En fait, lorsque l’on dépend de l’information brevet pour la veille stratégique dans une entreprise, il est préférable d’utiliser une plateforme payante.
Bien sûr, la version gratuite peut servir d’introduction pour tester les fonctionnalités, mais elle n’offre pas la même palette d’outils. Je recommande donc une version payante pour une utilisation professionnelle.
F. L. : Passons à la stratégie brevets elle-même des entreprises. Comment celles-ci peuvent-elles utiliser les brevets ?
P. B. : Il y a d’abord un piège sémantique à éviter. La stratégie classique de protection des inventions, où l’on dépose un brevet dans le but de pouvoir agir contre quiconque tenterait de s’approprier la technologie brevetée, peut être considérée comme défensive ou offensive, selon les auteurs.
Les deux termes ne sont pas utilisés de la même manière par tout le monde. Certaines personnes considèrent que mettre une barrière autour d’un territoire technologique pour empêcher les autres d’y entrer est une posture défensive. D’autres estiment qu’utiliser un brevet pour attaquer en justice un nouvel entrant dans son territoire technologique est une posture offensive. Il faut donc être prudent, car ces termes ne sont pas toujours clairs.
Cependant, il existe d’autres approches stratégiques des brevets, que certains qualifieraient de détournées, mais que je qualifierais simplement de plus évoluées, ou plus astucieuses. Elles consistent à utiliser les brevets non seulement pour créer une barrière autour d’un territoire technologique, mais aussi pour créer des rapports de force. On peut alors accuser quelqu’un d’entrer dans son territoire technologique, même s’il n’y entre pas réellement. Dans ce cas, la problématique ne sera pas seulement de lutter contre les copieurs, mais aussi d’éviter d’être accusé à tort de copier, ce qui est toujours source de dépenses considérables devant les tribunaux, surtout aux États-Unis.
F. L. : Avez-vous un exemple pour illustrer cette situation problématique ?
P. B. : Un exemple inspiré de faits réels : celui d’une start-up française qui avait une stratégie de brevet classique visant à verrouiller un territoire technologique en France et aux États-Unis. Cependant, après son arrivée aux États-Unis, elle a été accusée d’entrer dans le territoire technologique d’une autre entreprise qui convoitait sa technologie pour se diversifier. Cela a contraint cette start-up à dépenser des millions de dollars pour se défendre en justice. Finalement, devenue exsangue financièrement, elle a accepté d’être rachetée par ce même concurrent américain qui convoitait sa technologie. Cette histoire illustre comment la propriété intellectuelle peut être utilisée non seulement pour protéger les inventions, mais aussi dans une perspective stratégique où elle peut être détournée pour créer des rapports de force et influencer la concurrence. C’est donc aussi une arme économique pour influer sur la concurrence et les marchés.
Une veille peut s’effectuer sur un très grand nombre de sources telles que les publications dans différents types de presse (généraliste, scientifique…), le web et, en particulier Google ou des sites spécialisés, les réseaux sociaux, les visites de foires et salons, les conférences…
Dans un très grand nombre de cas, particulièrement pour la veille technologique et concurrentielle, il ne faut surtout pas négliger les différentes dimensions de la propriété industrielle : brevets, marques ainsi que dessins et modèles.
Tout d’abord, précisons le vocabulaire, car il y a un fort risque de confusion.
On rappellera en premier lieu qu’un brevet est une sorte de contrat entre l’État en général et un inventeur. En échange de l’exclusivité de l’usage d’une technologie sur une durée pouvant, en général, aller jusqu’à 20 ans, la description de cette technologie est rendue publiquement accessible, après une période de 18 mois, et constitue une information scientifique/technique.
Le titulaire du brevet peut exploiter lui-même sa technologie ou décider s’il autorise un/des tiers à l’exploiter et, dans ce cas, sous quelles conditions (vente du brevet, concession d’une licence).
On entend souvent dire qu’une grande partie des informations techniques (80 % est un chiffre classique) se trouve uniquement dans les brevets et n’est pas disponible dans les articles scientifiques ou les comptes-rendus de congrès. En fait, c’est un peu devenu une « légende urbaine », mais ce chiffre provient d’une étude publiée en… 1977 aux États-Unis, menée avec une rigueur très relative et alors que le paysage a énormément changé en plus de 45 ans. Pratiquement jamais sourcé, bien que trouvé des millions de fois par Google, ce chiffre sert surtout à faire la promotion de l’utilisation des brevets.
Pour être brevetable, l’invention doit respecter plusieurs critères :
● La nouveauté : il s’agit d’une nouveauté « absolue ». L’invention ne doit jamais avoir été rendue accessible au public sous quelque forme que ce soit. Une « publication antérieure » peut être un brevet, mais pas nécessairement. Il peut également s’agir d’un article publié dans une revue scientifique. Cette antériorité peut aussi être trouvée dans une publication à petit tirage, récente ou non, mais réellement diffusée en France ou ailleurs dans le monde. Cela peut même être une bande dessinée ;
● L’activité inventive : l’invention ne doit pas découler de manière évidente de la technique connue par « l’homme de métier » ;
● L’application industrielle : l’invention doit pouvoir être fabriquée ou utilisée, quel que soit le type d’industrie.
Un brevet est déposé dans un ou plusieurs pays et, s’il est délivré, n’exerce ses effets que dans ce(s) pays. Cela signifie que la technologie qu’il décrit peut-être librement utilisée dans les autres pays, mais ne pourra évidemment pas faire l’objet d’autre brevet dans ces pays. Il existe des dépôts dans un pays, mais il existe aussi des dépôts multi pays : les brevets PCT (Patent Cooperation Treaty), les brevets européens et depuis peu les brevets unitaires, ces derniers couvrant 17 États membres de l’Union européenne.
Il faut être attentif au fait qu’une demande de brevet n’est publiée que dix-huit mois après son dépôt, mais cette publication ne veut en aucun cas dire que le brevet sera délivré. Cependant, le contenu de cette demande constituera ce que l’on appelle un art antérieur.
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On oublie trop souvent que les brevets ont un intérêt pour la veille concurrentielle. Et pourtant, en savoir un peu plus sur la politique brevet d’une entreprise est souvent très utile : par exemple, S’il s’agit de l’un de vos concurrents, cela peut être intéressant de connaître les techniques sur lesquelles il dispose d’une capacité d’interdiction, Si c’est un potentiel partenaire, cela peut être très pertinent avant de signer un accord de collaboration de connaître son niveau de sensibilité à la propriété industrielle. Et s’il s’agit d’un des fournisseurs auprès duquel vous vous approvisionnez en composants indispensables, s’il dispose de brevets sur ces composants, cela peut vouloir dire que vous ne pourrez vous fournir ailleurs. Et cette liste est loin d’être exhaustive.
Alors comment collecter des informations sur la politique brevet d’un concurrent, d’un partenaire, d’un fournisseur…. sans se ruiner ? Et comment entrer et comprendre les bases du monde des brevets, qui peut paraître inaccessible aux non-initiés ?
Toutes les données brevet sont publiques, accessibles dans des bases de données dont beaucoup sont en accès libre, comme Espacenet ou Patentscope. Dans cet article, nous allons vous montrer comment les retrouver.
Pour cela nous partirons d’un exemple concret en nous intéressant à la politique brevet de Volocopter, une startup allemande conceptrice d’un taxi volant à propulsion électrique qu’elle ambitionne de faire voler à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, à l’été 2024.
Espacenet est la base de données de l’Office européen des brevets en accès libre qui couvre plus de 140 millions de documents brevets du monde entier.
Nous ouvrons https://worldwide.espacenet.com/, et dans la barre d’outils sélectionnons « Recherche avancée ». On entre ensuite Volocopter dans le champ Demandeurs (cf. Figure 1.).
Attention : Dans le cas de cet exemple, la recherche sur le nom de l’entreprise ne pose pas de problème, car il s’agit d’un nom unique, non ambigu et sans homonyme connu. Mais il y a de nombreux cas beaucoup plus compliqués à appréhender. Nous avons listé dans un encadré à la fin de cet article les différents cas de figure que vous pouvez rencontrer et les méthodes que nous préconisons.
Figure 1.Descendre tout en bas de l’éditeur de requête via la barre de défilement et de cliquer sur le bouton « Recherche ».
L’écran obtenu après exécution de la recherche se présente comme suit (cf. Figure 2) :
Figure 2. Les résultats de recherche sur Espacenet.
Nous obtenons 65 « résultats », mais qu’est-ce qu’un résultat pour Espacenet ? Un « résultat » correspond à une « famille de brevets », c’est-à-dire à un ensemble de brevets déposés dans différents pays dans le but de protéger - ou valoriser - la même invention dans tous ces pays. On peut donc dire en première approximation qu’un « résultat » correspond à une invention.
À l’origine d’une famille de brevets, on a souvent un brevet de base, le premier de la famille, fréquemment déposé dans le pays de résidence de l’entreprise, ici l’Allemagne. Ce brevet de base essaime ensuite dans les autres pays : États-Unis, Chine, France… pour constituer la famille.
Première information clé donc : au cours de son existence, Volocopter est à l’origine de 65 inventions protégées par des brevets.
Mais nous pouvons en savoir plus, et pour cela nous allons tirer profit d’un outil clé d’Espacenet : les « Filtres ».
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Comme nous avons pu le voir dans l’article « Comment enrichir sa veille concurrentielle avec les brevets ? » de ce même numéro, l’information brevet a un rôle à jouer dans tous les types de veille mais l’inverse est aussi vrai. L’information non-brevet, comme l’information business, financière, presse, etc. a aussi un rôle à jouer pour enrichir et améliorer la veille brevet.
C’est ce que nous avons choisi d’explorer dans cet article en partant d’un exemple concret : analyser la politique brevet de Quobly, une start-up française dans le secteur de la recherche quantique qui a récemment fait parler d’elle avec l’entrée de BPI France dans son capital. Nous avons choisi de mener l’enquête uniquement avec des données en libre accès.
NB : Suivant de loin le sujet du quantique, nous savons que les acteurs américains et chinois du domaine y ont une politique brevet très active. Un rapport de Michel Kurek publié en 2020 a établi que sur la période 2010 - 2020 les acteurs chinois sont à l’origine de 5164 familles de brevets, les acteurs américains de 1990 familles, et les acteurs français d’un modeste chiffre de 126 familles.
Quoi de mieux pour analyser une politique brevet que de commencer par une recherche dans les brevets. Nous avons utilisé ici l’outil Espacenet (pour savoir comment rechercher sur Espacenet, nous vous invitons à lire l’article « Comment enrichir sa veille concurrentielle avec les brevets ? » dans ce même numéro).
Première surprise : avec une recherche sur Quobly, on ne trouve aucun brevet.
Comme le nom de la société dans les bases brevets ne permet pas de faire remonter le moindre brevet, il va falloir trouver d’autres points d’entrée, en l’occurrence d’autres mots-clés.
Nous lançons donc des recherches sur Google et Google Actualités avec le terme Quobly (voir Figure 1.).
Figure 1. Résultats de recherche
Nous recueillons dès les premiers liens plusieurs indices d’intérêt : « PODCAST : Maud Vinet, PDG de Quobly, anciennement Siquance - 12/07 » ; le deuxième lien confirme : « Quantique : Siquance devient Quobly et lève 19 millions d’euros ». Un lien plus bas nous dit « Grenoble. Isère : première levée de fonds pour Quobly (ex… »
Nous avons là trois informations de choix : 1) l’ancien nom de Quobly est Siquance ; 2) le nom du PDG de la société est Maud Vinet (ce qui va nous être utile un peu plus tard) ; 3) Quobly est probablement situé dans le département de l’Isère.
Bien entendu, nous réessayons avec le nom Siquance l’opération que nous avons tentée avec Quobly sur Espacenet : nous cherchons le nom Siquance en tant que nom de demandeur.
Hélas, pas plus de brevets au nom de Siquance qu’au nom de Quobly.
On rappellera qu’une demande de brevet est publiée, et apparaît donc dans les bases de données comme Espacenet, 18 mois après son dépôt.
Une explication pourrait être que la société Siquance a été créée il y a moins de 18 mois ; auquel cas, si elle a déposé une ou plusieurs demandes de brevet, celles-ci ne peuvent encore être accessibles dans Espacenet. Il nous faudrait donc confirmer la date de création de la société.
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La question de la surcharge informationnelle, créée par l’explosion de la sphère numérique, se pose de façon toujours plus aiguë pour les métiers de l’information.
Cette réalité est clairement mise en évidence dans le premier article de ce nouveau numéro de NETSOURCES, témoignage des défis auxquels sont confrontés veilleurs et documentalistes dans leur veille métier face à la vague IA (« IA et veille métier : les veilleurs dans l’expectative »).
Comment gérer les vagues d’informations potentiellement pertinentes pour nos métiers qui affluent à travers les multiples canaux numériques, newsletters, blogs, sites et apps de presse, réseaux sociaux pour ne citer qu'eux ?
Comment absorber - sans s’y noyer - ces flux qui deviennent peu à peu des éléments structurants de notre système d’information personnel ? Et surtout, comment les professionnels de l’information peuvent-ils les utiliser pour en faire une véritable force au service de leur veille métier, et par là même de leur métier ?
À notre sens, accroître la valeur de la fonction dans un monde de l’information décloisonné et concurrentiel passe par une stratégie de différenciation des professionnels et l’affirmation de leur rôle au sein de l’organisation et vis-à-vis des clients.
C’est sur cette voie que le présent dossier sur la « révolution de la veille métier » mène nos lecteurs. En revisitant un concept remis à l’honneur par l’irruption de l’IA : le Personal Knowledge Management (PKM) via la création d’un « second cerveau » permettant la construction d’un système de connaissances personnel puissant.
Le concept s’applique sans doute à tous les métiers, mais il acquiert une pertinence accrue pour les nôtres. En s’appuyant sur l’aptitude particulière des experts en information à naviguer dans la complexité des systèmes d’information, ce nouveau NETSOURCES propose ainsi de repenser notre veille métier, afin de la transformer en un outil dédié à l’amélioration de notre propre valeur professionnelle.