Dans ce numéro, nous continuons à explorer les défis que représentent pour les professionnels de l’information l’entrée dans l’ère de l’intelligence artificielle, tout en examinant les nouvelles méthodologies, les retours d’expérience et les tendances actuelles qui façonnent nos métiers.
L’émergence des IA génératives, illustrée par le succès fulgurant de ChatGPT, marque un tournant dans nos pratiques. Véronique Mesguich, dans la nouvelle édition de son ouvrage «Rechercher l’information stratégique sur le web», introduit l’impact des IA génératives sur la veille stratégique et la recherche d’information. Si ces outils offrent de nouvelles perspectives d’analyse et de traitement des données, ils nécessitent une approche critique pour éviter les écueils d’informations inexactes ou biaisées.
Le passage d’une «culture de stock» à une «culture de flux» reste un défi majeur, comme le souligne notre article « Adopter une logique de flux... plus facile à dire qu’à faire ». Cette transition n’est pas simplement une tendance, mais une nécessité pour rester pertinents et efficaces. Il s’agit de transformer notre rapport à l’information, en favorisant la capture et l’exploitation en temps réel des données plutôt que leur simple accumulation.
Dans «Bonnes pratiques pour systématiser la surveillance de vos concurrents», nous découvrons des méthodes structurées pour maintenir une veille efficace sans être submergés par l’information. La clé réside dans la sélection rigoureuse des sources et l’automatisation des processus, permettant de se concentrer sur l’analyse et la prise de décision.
L’article «Le jour où j’ai voulu mettre en place une veille collaborative» offre un retour d’expérience précieux sur les défis et les succès de la veille mutualisée. Cette aventure, menée au sein d’une PME, démontre que la mutualisation des efforts peut transformer les pratiques individuelles en intelligence collective, malgré des obstacles organisationnels et humains à ne pas sous-estimer.
Rester agile et professionnel, ce sont deux des nombreux mots clefs qui résument les défis actuels de nos métiers. Face aux transformations, nous sommes invités à nous adapter constamment, à nous former sans relâche et à réinventer sans cesse nos rôles et pratiques au sein des organisations.
Une grande partie de la veille concurrentielle repose sur une surveillance de la presse, du web ouvert et des réseaux sociaux. Mais comment s’y prendre de façon structurée et systématique sans être noyé sous l’information ? Cet article a pour objectif de rappeler aux professionnels tous les flux à identifier pour être sûrs de ne rien laisser passer tout en maîtrisant le volume à traiter.
La première étape consiste évidemment à répertorier la liste des concurrents à surveiller. Dès ce stade, prenez le temps d’associer à chaque concurrent une ou plusieurs zones géographiques.
On oublie trop souvent que les brevets ont un intérêt pour la veille concurrentielle. Et pourtant, en savoir un peu plus sur la politique brevet d’une entreprise est souvent très utile : par exemple, S’il s’agit de l’un de vos concurrents, cela peut être intéressant de connaître les techniques sur lesquelles il dispose d’une capacité d’interdiction, Si c’est un potentiel partenaire, cela peut être très pertinent avant de signer un accord de collaboration de connaître son niveau de sensibilité à la propriété industrielle. Et s’il s’agit d’un des fournisseurs auprès duquel vous vous approvisionnez en composants indispensables, s’il dispose de brevets sur ces composants, cela peut vouloir dire que vous ne pourrez vous fournir ailleurs. Et cette liste est loin d’être exhaustive.
Alors comment collecter des informations sur la politique brevet d’un concurrent, d’un partenaire, d’un fournisseur…. sans se ruiner ? Et comment entrer et comprendre les bases du monde des brevets, qui peut paraître inaccessible aux non-initiés ?
Toutes les données brevet sont publiques, accessibles dans des bases de données dont beaucoup sont en accès libre, comme Espacenet ou Patentscope. Dans cet article, nous allons vous montrer comment les retrouver.
Pour cela nous partirons d’un exemple concret en nous intéressant à la politique brevet de Volocopter, une startup allemande conceptrice d’un taxi volant à propulsion électrique qu’elle ambitionne de faire voler à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, à l’été 2024.