Philippe Masseron du gf2i (Groupement français de l’industrie de l’information) nous éclaire sur les enjeux cruciaux du droit d’auteur à l’ère de l’IA générative. Entre risques de prédation massive des contenus et opportunités d’accès et d’innovation portées par l’IA, les acteurs de la création et de l’information doivent se mobiliser pour défendre leurs intérêts et repenser leurs modèles de valorisation.
Le rôle d’instances comme le gf2i sera clé pour peser dans les débats législatifs en cours et créer les nouveaux équilibres dans l’économie de la donnée.
Expert en droit de la propriété littéraire et artistique et en gestion de droits
Après des études juridiques (DEA en Finances publiques et Fiscalité – Paris 2) et en Information Communication (Institut Français de Presse – Paris 2), Philippe MASSERON a successivement occupé les postes de directeur juridique et directeur général au CFC (Centre Français d'exploitation du droit de Copie).
Il est administrateur du gf2i (Groupement Français de Industries de l'Information) délégué à la prospective. Il participe régulièrement aux missions du CSPLA.
Anne-Marie Libmann (AML) : Comment définissez-vous le problème de fond sur la question du droit d’auteur par rapport aux systèmes d’intelligence artificielle générative (SIAG) ?
Philippe Masseron (PM) : Nous assistons à une réaccélération et une amplification massive du phénomène de scraping, fouille et crawling des données. Cela n’est pas nouveau, nous avons déjà été confrontés à des situations similaires par le passé qui ont suscité de vives inquiétudes, comme lors du lancement de Google Books ou des grands programmes de numérisation des bibliothèques. Mais l’échelle et la vitesse ont changé. Aujourd’hui, il existe d’immenses bases de contenus protégés accessibles, notamment dans le domaine scientifique, par exemple SciHub qui rassemble des millions de documents en infraction avec le droit d’auteur.
Dans une ère caractérisée par la volatilité des données numériques et le développement de l’IA dans notre sphère informationnelle, le rôle des professionnels continue de se transformer. Ceux-ci doivent affirmer toujours plus leur rôle de médiateur entre la technologie et les utilisateurs, et développer une compréhension critique des outils proposés.
La suppression du cache par Google a mis en lumière la fragilité de notre accès aux informations historiques, et marque d’une certaine façon la fin de l’ère de l’accès instantané et illimité. Elle met également en évidence l’importance qu’il y a à élaborer des stratégies d’archivage et de recherche rigoureuses pour sauvegarder les contenus numériques.
L’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans les pratiques médiatiques modifie profondément les méthodes de travail des journalistes, mais aussi des professionnels de la veille. L’automatisation de tâches telles que la transcription de podcasts et la synthèse d’articles vise à libérer du temps pour des analyses journalistiques plus poussées. Toutefois, cela nécessite une vigilance accrue de notre part pour garantir la véracité et de qualité des informations, dont les méthodes de production deviennent parfois opaques.
Le fact-checking, autrefois domaine réservé à l’expertise humaine, bénéficie maintenant d’un coup de pouce de l’IA. Cependant, la fiabilité de ces outils de contrôle dopés à l’IA doit être constamment évaluée et testée. Nous nous retrouvons dans une situation inédite : utiliser l’IA pour contrôler l’exactitude d’autres productions potentiellement issues de l’IA elle-même.
Enfin, les agrégateurs de flux RSS, comme Inoreader, proposent de nouvelles manières de gérer notre mémoire informationnelle. Ces outils, véritables extensions du cerveau humain, permettent un accès rapide à l’information tout en exigeant une utilisation judicieuse pour éviter la surcharge d’informations et assurer la conservation de l’essentiel.
À lire dans ce numéro :
Médias + IA : la nouvelle équation à laquelle il faut s’adapter
Second cerveau digital : jusqu’où Inoreader nous aide-t-il ?
Qu’il s’agisse du pilotage, de la valorisation ou de la communication de l’activité documentaire, comment les fonctionnalités statistiques de ces outils aident le documentaliste à tirer le meilleur parti de ses outils numériques ?
En documentation, nous avons recours à divers outils numériques pour accompagner nos activités, diffuser nos produits ou offrir des abonnements adaptés à nos utilisateurs.
Ces outils ne sont pas utilisés de la même façon selon la mission du service, la période de l’année et le type d’utilisateurs visés.
L’infobésité des sources est un défi de plus en plus difficile à gérer, pour un veilleur comme pour tout un chacun. L’une des pistes possibles pour en sortir passe par une méthode de « mise en veilleuse » basée sur l’intelligence des sources que nous développons dans cet article.
Les veilleurs, même s’ils s’appuient toujours sur une sélection de sources et qu’ils s’évertuent à extraire des signaux et du sens au milieu du brouhaha ambiant, n’échappent pas à l’infobésité actuelle.
Il y a toujours plus de sources potentiellement pertinentes, toujours plus de contenus pertinents et d’outils pour repérer ces sources et ces contenus. Sans compter que nombre de ces sources et outils rajoutent sans cesse de nouvelles contraintes techniques à prendre en compte, ce qui se révèle souvent chronophage.
Ainsi, malgré nos efforts pour revoir les processus et les sources régulièrement, une veille, quelle qu’elle soit, a vite fait de demander de plus en plus de temps, mois après mois et année après année sauf si le sujet qu’elle traite tombe en désuétude.
Et il y a toujours cette angoisse de passer à côté d’une information vraiment importante qui viendrait jeter le discrédit sur la qualité de la prestation de veille dans son ensemble et les compétences du veilleur. On a alors vite tendance à tomber dans une quête d’exhaustivité que l’on sait pourtant vaine.
Pourtant, on ne le sait que trop : « trop d’info tue l’information » et on prend le risque de ne même plus voir une information clé qui est pourtant sous nos yeux.
Il faut réussir à refaire place nette et se recentrer sur l’essentiel en séparant les sources clés de celles de second plan.
La question de la surcharge informationnelle, créée par l’explosion de la sphère numérique, se pose de façon toujours plus aiguë pour les métiers de l’information.
Cette réalité est clairement mise en évidence dans le premier article de ce nouveau numéro de NETSOURCES, témoignage des défis auxquels sont confrontés veilleurs et documentalistes dans leur veille métier face à la vague IA (« IA et veille métier : les veilleurs dans l’expectative »).
Comment gérer les vagues d’informations potentiellement pertinentes pour nos métiers qui affluent à travers les multiples canaux numériques, newsletters, blogs, sites et apps de presse, réseaux sociaux pour ne citer qu'eux ?
Comment absorber - sans s’y noyer - ces flux qui deviennent peu à peu des éléments structurants de notre système d’information personnel ? Et surtout, comment les professionnels de l’information peuvent-ils les utiliser pour en faire une véritable force au service de leur veille métier, et par là même de leur métier ?
« Ça va trop vite, c’est difficile de trouver les bonnes sources, il y a trop d’outils et il y a trop d’aspects à maîtriser ». C’est avec ces mots que Franck Guigard, conseiller Performance et Management de l’information au sein de la CCI de la Drôme, résume la vague IA qui a déferlé sur sa veille métier.
Avec l’IA, ce sont non seulement des milliers de nouveaux outils à évaluer, trier, tester… mais c’est aussi toute une méthodologie à revoir :
● Faut-il ajouter des sources spécifiques à sa veille métier ?
● Quels sont les nouveaux mots-clés à surveiller ?
● Comment optimiser son temps de lecture ? Avec un résumé ? Sous quel format ?
● Peut-on la partager de façon plus attractive ? Dans une autre langue ? Sous quel format ?
Même si la veille métier est caractérisée par son objectif prospectif, il n’en demeure pas moins que la « vague IA » a pris de court la majorité des professionnels de l’information. Six mois après l’arrivée de ChatGPT dans le monde de l’information, comment les veilleurs surfent-ils sur la vague ?
Pour le savoir, nous avons interrogé plusieurs professionnels qui ont accepté de partager le fruit de leur réflexion.
Les métiers des professionnels de l’information, - documentation, veille, KM et autres fonctions liées à la gestion de l’information, - ont toujours été en prise directe avec les évolutions du numérique.
Il nous semble que ces évolutions impactent nos métiers de deux façons différentes.
La première est une déstabilisation forte, sous l’effet par exemple de l’arrivée d’Internet hier ou de l’IA aujourd’hui qui « concurrencent » et remettent en cause l’existence même du professionnel.
La seconde agit plutôt comme un moteur de transformation. Elle a pour effet d’élargir les compétences du spécialiste car elle le pousse à intégrer les nouveautés technologiques dans son offre de service et à monter en compétence. On l’a vu par exemple avec les systèmes de GED, et cela nous paraît être aussi le cas de la data.
Depuis une dizaine d’années la data « interroge » les différents profils de spécialistes. Elle pose la question de leur ouverture au monde des données quantitatives, et non plus seulement qualitatives.
Le marché des moteurs de recherche «à modération humaine », comme les qualifie Phil Bradley sur son blog orienté internet & médias sociaux, n’en finit pas de mourir et de se régénérer. La disparition du moteur ChaCha coïncide avec l’arrivée d’Askwonder. Les interfaces et les business models varient mais ces moteurs reposent tous sur un même principe : le client sous-traite sa recherche d’informations (sur tous sujets) à une armée d’experts distants via un site web.
A priori effrayants, - on pense à tous les emplois détruits des vrais professionnels de l’information, remplacés par des cohortes de chercheurs incertains et surtout invisibles, - ces moteurs, de par cette perpétuelle renaissance, sont intéressants à plus d’un titre.
Ils sont d’abord la preuve vivante que les moteurs de type Google n’ont pas remplacé le besoin d’expertise et de médiation humaine face à l’outil. Même pratiquée dans des conditions dégradées, l’intervention humaine demeure nécessaire et elle est ici toujours reconnue et fortement valorisée, puisque ces moteurs se lancent à coût d’investissements importants.
Avec le nouveau dossier de Bases « Qui sont les nouveaux experts des bases de données en entreprise ? », nous plongeons au cœur de l’entreprise pour analyser si les puissants outils que sont les bases de données sont toujours les armes indispensables pour rechercher l’information professionnelle (business, juridique, scientifique…).
La question qui vient tout de suite après est : de quel type de compétences l’entreprise a-t-elle besoin pour conserver une recherche d’informations performante face à des enjeux stratégiques qui demandent une information toujours plus exigeante ?
Dans la simplicité et la gratuité du monde de l’information créé par Google, on aurait tendance à penser que les entreprises ne sont plus acheteuses au propre comme au figuré, d’outils puissants de recherche ou de compétences professionnelles dans le domaine. Nous découvrons avec ce dossier qu’il n’en est rien.
Comme beaucoup le savent, notre lettre BASES est centrée sur les pratiques professionnelles de l’information. Nous suivons tous les services et outils qui naissent dans le monde de l’information professionnelle et les expériences des praticiens de la veille et de la recherche d’information.
Nous avons choisi dans notre nouveau numéro de BASES deux sujets particulièrement centrés sur les compétences des professionnels de l’information, qui montrent tous deux que ceux-ci apportent une véritable valeur ajoutée à l’organisation quand ils se positionnent avec une véritable démarche de support informationnel auprès du client.
Notre premier article décrypte un type de service de recherche original, le « moteur de recherche humain », et le second met en valeur la pratique particulièrement dynamisante d’un professionnel exerçant outre Atlantique.
Il y a quelques semaines, nous avions publié un article intitulé « Gratuité de l’information pour la veille : la fin d’une époque ? ». Nous nous étions focalisés alors sur les solutions donnant directement accès aux articles et documents comme les sites de presse, les agrégateurs de presse, les bases de données scientifiques et techniques, etc. où le client ou l’utilisateur peut effectuer ses recherches d’informations et mettre en place ses veilles par lui-même.
Suite aux propositions de certains lecteurs, nous allons nous intéresser cette fois-ci à d’autres acteurs, dont l’offre est à regarder en cas d’externalisation de la veille : les sociétés de veille médias ou cabinets de veille dans la liste des solutions pour accéder à l’information payante.
Effectivement, ces acteurs représentent un part importante du marché de la veille et de ses acteurs.
A l’origine, les moteurs de recherche comme Google, Bing ou encore Yahoo permettaient de voir s’afficher tous les résultats citant les termes d’une requête, à condition bien sûr que les pages soient bien présentes dans leurs index.
Les moteurs de recherche visaient l’exhaustivité du Web ouvert là où les annuaires opéraient déjà une sélection.
Les moteurs offraient une bonne vision d’ensemble des contenus gratuits présents sur le Web là où les outils de recherche et de veille professionnels tiraient leur épingle du jeu sur les contenus payants ou des fonctionnalités de recherche plus sophistiquées.
Mais aujourd’hui, recourir à Google en pensant pouvoir accéder à la majorité des pages Web et contenus Web gratuits citant les termes de sa requête est un leurre.
En effet, quelle que soit la requête, Google, Bing et les autres n’affichent pas l’intégralité des pages correspondants à la requête. Ils opèrent une sélection des pages présentes dans leurs index.
Et cela a des conséquences importantes pour la veille et la recherche d’information.
Véronique Mesguich a publié récemment publié la deuxième édition de « Rechercher l’information stratégique sur le Web » aux éditions Deboeck Supérieur. L’occasion pour nous de discuter avec elle de ce nouvel ouvrage et des challenges qui attendent les professionnels de l’information en 2022.
AM. Libmann : « Rechercher l’information stratégique sur le web » en est donc à sa deuxième édition. On se rappelle la précédente série des Net recherche co-écrits avec Armelle Thomas. À quel moment se rend-on compte qu’il faut refaire un tour complet de la précédente édition ? Et est-ce qu’aujourd’hui le rythme s’accélère dans un contexte de bouleversements permanents ?
V. Mesguich : L’évolution est parfois tellement rapide qu’il faudrait idéalement pour certains points envisager une mise à jour annuelle… ce qui n’est pas très réaliste au regard du temps long de l’écriture et de la publication.
La précédente édition a été publiée en 2018, j’ai démarré la mise à jour fin 2020 pour une parution à l’été 2021. Il est difficile de déterminer le moment le plus opportun pour une nouvelle publication : le rythme de l’innovation, dans le monde de la recherche d’information comme d’autres secteurs, n’est en effet pas linéaire ni continu. Les changements se produisent souvent sous forme aléatoire ou chaotique.
Comme nous avons pu le voir dans l’article « Google n’est plus un moteur de recherche ni de réponses, mais un assistant virtuel », Google se positionne aujourd’hui comme un assistant virtuel qui essaye de comprendre le besoin informationnel de l’internaute et lui propose une sélection de résultats sur un plateau.
Cet assistant évolue en permanence avec l’intégration de nouveaux types de contenus et de nouvelles fonctionnalités de recherche.
Le professionnel de l’information doit évidemment suivre ce rythme effréné, mais il faut aussi évaluer sans cesse la possible adéquation entre ces nouveautés, ces évolutions, ces innovations avec les pratiques professionnelles de recherche d’information.
Et ce n’est pas simple, car Google n’a jamais été conçu pour les professionnels de l’information. Ceux-ci ont néanmoins toujours pu traiter certaines questions avec Google mais la situation empire…
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Depuis plus d’un an, on voit apparaître de plus en plus de liens vers des veilles gratuites sur LinkedIn. Il ne s'agit pas ici de news partagées régulièrement par des experts sur un secteur ou un pays, mais des veilles thématiques ou sectorielles produites et diffusées par des entreprises ou consultants qui ne sont pas spécialisés dans le domaine de la veille.
Derrière l’effort de contribution à la plateforme de partage social qu'est LinkedIn, on peut supposer qu’il s’agit dans la plupart des cas d’une stratégie de référencement dans un cadre commercial ou d’une simple recherche de notoriété.
L’utilisation de la veille comme outil de marketing serait finalement une nouvelle forme de publicité sophistiquée, qui aurait a priori de bonnes chances de toucher une cible professionnelle structurellement qualifiée, comme celle « offerte » par LinkedIn.
La cible client serait plus aisée à atteindre, à la fois grâce à la nature du canal de communication et à un contenu potentiellement plus riche qu’un post sur un blog ou une newsletter d’actualités.
Le veilleur professionnel pourra dans un premier temps qualifier ces veilles gratuites de « pseudo prestations » et s’alarmer de ce nouveau pas vers la « commoditisation »(1) du secteur de l’information, avec une dilution de valeur du service expert que représente une prestation de veille, qui suppose rigueur et technicité.
Nous recevons régulièrement des demandes de nos lecteurs cherchant des pistes ou méthodes pour certaines de leurs recherches ou qui souhaitent de plus amples informations sur certains outils de veille.
Nous avons donc décidé d’introduire une nouvelle rubrique dans NETSOURCES intitulée : « La Question des lecteurs » où nous sélectionnerons l’une des questions qui nous aura été envoyée. Nous nous chargerons d’y répondre en proposant une réponse détaillée, des conseils ou en détaillant la démarche méthodologique.
Si vous souhaitez poser votre question (anonyme ou non) pour un prochain numéro de NETSOURCES, n’hésitez pas à nous l'adresser à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Pour cette première édition de « la Question des lecteurs », une lectrice nous a fait part de son besoin d’identifier les formations spécialisées sur la veille, l’infodoc ou encore l’intelligence économique qui peuvent être suivies en alternance.
«Faire partie de l’équation...» : ce titre, choisi pour introduire les conférences du Congrès des professionnels de l’information au Québec (CPI) sur le thème des rôles et compétences, sonne comme une revendication, somme toute légitime, venant d’une profession hautement qualifiée qui a toujours joué avec courage la carte de l’adaptation, voire de la réadaptation, face aux bouleversements successifs du marché de l’information.
Cette remise en question devenue structurelle dans nos métiers de l’information s’est accompagnée depuis toujours de nombreux débats et travaux au sein des organisations professionnelles, écoles spécialisées ainsi que d’analyses d’experts.
A l’heure où l’on ne parle que d’intelligence artificielle et d’élargissement illimité de la sphère digitale, nous avons voulu faire un point sur la perception de nos métiers de l’information telle qu’elle nous apparaît dans les récentes conférences ou analyses.
Les récentes conférences (1) de Computers in Libraries/ Internet Librarian Connect, de SCIP (Strategic & Competitive Intelligence Professionals), ainsi qu’un livre blanc de la consultante américaine Mary Ellen Bates sur le ROI appliqué au contenu digital, produit en partenariat avec l’agrégateur de presse Factiva, nous ont permis de faire le point sur les recherches traitant du sujet éminemment stratégique de la valorisation au sein d’une entreprise des services d’information - de la veille à l’intelligence économique en passant par la documentation.
(1) on retrouvera toutes les références en fin d'article.
La notion de «retour sur investissement» - le fameux ROI - est une notion traditionnellement réservée au monde de la gestion financière et comptable, qui utilise ce ratio pour mesurer le retour attendu d’un investissement matériel ou d’un projet consommateur de ressources matérielles.
La relation entre le professionnel de l’information et ses usagers ou clients internes évolue en permanence. Pendant longtemps, le professionnel de l’information a été le fournisseur exclusif de l’information au sein de l’entreprise et le gardien des outils de recherche professionnels. Mais les temps ont changé avec l’arrivée d’internet et des moteurs de recherche comme Google, qui ont rendu la recherche d’information accessible à chacun, du moins en apparence.
Face à ce bouleversement, qui a redistribué les rôles entre professionnels de l’information et utilisateurs de plus en plus autonomes, les premiers ont dû et su, pour beaucoup, évoluer vers un rôle de médiateur mais aussi de «formateur en littéracie numérique» auprès de leurs publics et clients. Il s’agit en effet de renforcer encore l’autonomie de ces utilisateurs du Web en matière de veille et recherche d’information et de les aider à développer des usages plus experts afin d’assurer déjà une première réponse à leurs besoins d’information stratégique.
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Si la société Mediatree a été créée dès 2007 et se proclame « leader de la veille audiovisuelle en France », elle reste pourtant méconnue des professionnels de l’information. Grâce à des technologies de pointe brevetées, cette société française est en mesure de capter et d’indexer en temps réel le contenu de plus de 5 000 chaînes de télévision et radio dans le monde.
Ses premiers clients furent des sociétés de production audiovisuelle désireuses de retrouver des extraits sonores ou vidéo et de pouvoir les réutiliser au sein d’émissions ou de documentaires. Mais ce service a très vite aussi intéressé les responsables de communication au sein de services gouvernementaux, de sociétés de grandes marques ou d’associations, qui souhaitaient disposer d’un outil leur permettant de couvrir les médias audiovisuels pour y réaliser toutes sortes de recherches, de veilles d’image ou de réputation.
Depuis quelque temps, on voit fleurir un peu partout, sur les réseaux sociaux et en particulier dans les environnements liés à la veille et à l’intelligence économique, le terme d’« OSINT », sorte de hashtag de ralliement, entre initiés, à une cause ou une injonction secrète.
La difficulté à en saisir immédiatement le sens, - le terme semble, sinon barbare, pour le moins abscons - nous a intrigués. S’agit-il d’un nouveau concept stratégique de notre monde de l’information, d’un code communautaire ou bien, très prosaïquement, d’un hashtag «marketing » destiné à promouvoir, dans la collectivité des professionnels de l’information et sur le web, quelques consultants ou produits ?
Etre un expert de la veille et de la recherche d’information, et maintenir son expertise, est plus que jamais un challenge car le monde de l’information est en perpétuel mouvement.
Les outils de recherche et de veille évoluent très rapidement, de nombreux acteurs apparaissent et disparaissent régulièrement, les sources d’information évoluent et changent de business model, ce qui nécessite une surveillance large de son environnement.
Très éloignée des autres présentations, celle de Dawn Anderson, spécialiste du SEO (Search Engine Optimization) était néanmoins intéressante dans la mesure où elle faisait écho à ce que vivent les professionnels de l’information.
Le monde du SEO et de ceux qui développent les moteurs sont des mondes avec très peu de connexions.
Le SEO est encore trop souvent perçu par les informaticiens comme des personnes qui manipulent les résultats de recherche et sont souvent associés à l’image du spam.
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Comme l’année dernière, nous avons eu l’occasion d’assister au salon Internet Librarian International à Londres, le rendez-vous annuel des professionnels de l’information (documentalistes, veilleurs, bibliothécaires) outre-Manche.
L'un des grands intérêts de ce e salon qu'il s'y côtoie professionnels européens, mais également des quatre coins de la planète.
Cette année encore, ce fut une expérience enrichissante qui nous a permis de mettre en perspective les problématiques des professionnels de l’information français et celles de leurs homologues d’autres pays.
Le salon i-expo, le rendez-vous annuel de la veille et de la recherche d’information, vient de fermer ses portes.
L’occasion pour nous de faire le point sur les pratiques de veille et de recherche d’information des entreprises françaises en 2019, à partir des nombreux témoignages et interventions expertes et opérationnelles proposés lors des différentes tables-rondes.
Comme l’année dernière, le salon était organisé conjointement avec Documation, le Data Intelligence Forum, eLearning expo, Digital Workplace et Solutions Ressources Humaines, ce qui créait une fois de plus une synergie intéressante.
Il est en effet aujourd’hui impossible d’envisager la recherche d’information et la veille comme des entités complètement autonomes et en silos. Elles se retrouvent partout, à tous les niveaux de l’entreprise et font de plus en plus appel aux méthodes et outils de disciplines connexes : marketing, SEO (Search Engine Optimization), e-learning, communication, etc.
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Impossible aujourd’hui d’occulter la question de l’intelligence artificielle en lien avec la veille et la recherche d’information. Deux conférences d’i-expo portaient d’ailleurs exclusivement sur cette thématique et l’on retrouvait cette question en filigrane de toutes les autres tables-rondes.
Si pour certains professionnels, elle peut être perçue comme une menace, avec des machines et algorithmes capables de remplacer les pros de l’information, pour la majorité des experts présents lors du salon, l’IA est considérée comme une alliée au service de la veille et du veilleur « augmenté », capable d’automatiser certaines tâches chronophages et à faible valeur ajoutée.
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Si le sujet des « fake news » a fait son apparition dès la campagne électorale américaine en 2016, il reste toujours d’actualité même si finalement la désinformation a toujours existé sous d’autres formes et à moins grande échelle.
Les grands acteurs du web et sites de presse tentent depuis plusieurs années de trouver des solutions pour limiter la prolifération de ces contenus et sensibiliser les internautes, soit en essayant de supprimer ces contenus en amont soit en développant notamment des solutions de fact-checking.
D’autre part, les journalistes et professionnels de l’information ont également investi le terrain pour former les jeunes générations à avoir un esprit critique vis à vis de l’information et des sources d’information.
Mais force est de constater que la route est encore longue.
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En entreprise, le rapport à la veille évolue. Loin d’un schéma extrêmement protocolaire et très formalisé, voire figé, l’élaboration d’une stratégie de veille tend vers plus de personnalisation en fonction du client et donc plus d’opérationnalité.
En filigrane de ces « projets-sur-mesure », la réactivité et l’efficacité opérationnelle du dispositif de veille nécessite un long travail minutieux en amont, et demande l’implication d’une plus grande diversité de profils d’intervenants, avec notamment le recours à des experts métiers.
Ce fut justement l’un des axes abordé lors de la conférence « Réussir une démarche de veille et d’intelligence économique efficace en 2019 ».
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Alors que le temps d’attention des utilisateurs a diminué et que les usages ont évolué, les services d’information ont dû s’adapter à leur public, en calibrant leurs livrables de la façon la plus précise possible. Aujourd’hui, le livrable au service de la prise de décision stratégique et opérationnelle est augmenté, personnalisé, collaboratif et « monitoré ».
Arnaud Merzougui, responsable intelligence concurrentielle du groupe Carrefour et Philippe Plazanet, secrétaire général du Pôle Etudes Economiques au Crédit Agricole, ont présenté les stratégies et innovations en production et diffusion de l’information développées au sein de leurs groupes.
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Le 31 janvier dernier, nous avons été invités à faire partie du jury du Challenge de la veille, une compétition inter-IUT pour les étudiants de 2ème année de l’option Information Numérique dans les Organisations.
Ce concours existe depuis maintenant 19 ans. Cette année, 9 IUT étaient présents : Besançon, Bordeaux, Dijon, Le Havre, Lyon, Nancy, Strasbourg, Toulouse et Tours.
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