A l’origine de ce numéro spécial, il y a un questionnement autour de l’évolution du métier de professionnel de l’information et de son rapport aux grandes sources d’informations.
Au cours des dernières années, nous avons pu constater au gré de nos contacts avec les éditeurs et producteurs de bases de données que les professionnels de l’information n’étaient plus nécessairement leur principal public ni d’ailleurs leur principale cible. Ceci s’avère particulièrement vrai pour toutes les bases de données business dont financières mais également de plus en plus pour les agrégateurs de presse et d’actualités.
D’autre part, nous avons entendu ici et là le discours récurrent de professionnels de l’information s’étonnant du manque d’expertise des jeunes diplômés en matière de bases de données.
Face à ce constat, il y a pourtant cette image - ou bien s’agit-il d’un mythe ? - toujours bien présente du professionnel de l’information expert de la recherche et des techniques d’interrogation. On rappellera que son champ d’action s’est d’ailleurs considérablement élargi, et il n’est plus question d’interroger uniquement les serveurs et bases de données professionnelles mais aussi plus largement le Web et les médias sociaux avec des méthodologies expertes.
Nous avons choisi de nous focaliser ici sur les serveurs et bases de données qui ont été à l’origine des sources d’informations électroniques et qui restent encore maintenant un élément important dans tout processus de veille et de recherche d’information.
On notera d’ailleurs que ces ressources sont restées l’apanage des professionnels de l’information pendant de longues années tandis que, parallèlement, les opérationnels de l’entreprise et le grand public s’appropriaient la recherche d’information Web et les moteurs de recherche. En considérant d’ailleurs trop souvent que l’information était un bien gratuit et qu’une information non disponible sur Google n’existait pas.
Mais n’y a-t-il pas eu une profonde mutation en la matière au cours des dix dernières années ?
Les professionnels de l’information sont-ils encore formés à l’utilisation de ces sources ? D’autres professions ou diplômés ne sont-ils pas tout aussi bien formés et au fait de ces technologies ? Les nouvelles générations ne sont-elles finalement pas sensibilisées à ces questions dès leur plus jeune âge ?
Face à la simplification des interfaces, est-il encore nécessaire d’apprendre à les utiliser ou bien leur prise en main peut-elle se faire de façon intuitive ? La connaissance et la maîtrise de ces sources est-elle encore seulement une demande des employeurs ?
Et finalement, est-ce que toutes ces évolutions ne nous poussent pas à repenser plus largement le rôle et la valeur ajoutée du professionnel de l’information ?
C’est à toutes ces questions que nous avons essayé de répondre dans ce numéro spécial.