Les récentes conférences (1) de Computers in Libraries/ Internet Librarian Connect, de SCIP (Strategic & Competitive Intelligence Professionals), ainsi qu’un livre blanc de la consultante américaine Mary Ellen Bates sur le ROI appliqué au contenu digital, produit en partenariat avec l’agrégateur de presse Factiva, nous ont permis de faire le point sur les recherches traitant du sujet éminemment stratégique de la valorisation au sein d’une entreprise des services d’information - de la veille à l’intelligence économique en passant par la documentation.
(1) on retrouvera toutes les références en fin d'article.
La notion de «retour sur investissement» - le fameux ROI - est une notion traditionnellement réservée au monde de la gestion financière et comptable, qui utilise ce ratio pour mesurer le retour attendu d’un investissement matériel ou d’un projet consommateur de ressources matérielles.
Certes, beaucoup de ces raisonnements, doux à l’oreille des contrôleurs de gestion, étaient dans le fond assez simplistes. Ils l'étaient en partie par facilité, et aussi, à la décharge de leurs promoteurs, du fait de leur positionnement extérieur à l’organisation, qui les tenait loin de la complexité réelle des choses… A leur décharge aussi, la tendance naturelle d’un nouvel outil qui est de mettre en avant le gain financier justifiant un nouvel investissement financier.
On retrouve encore aujourd’hui cette vision purement quantitative et centrée sur l’économie de personnel dans les discours de certains (heureusement de moins en moins nombreux) vendeurs d’outils ou de plateformes de veille.
L’émergence de la notion de ROI dans le domaine des services d’information remonte à un peu plus d’une vingtaine d’années, même s’il est difficile de la dater précisément. Il est assez probable que la mobilisation de cette notion par les professionnels (documentalistes, veilleurs, analystes) pour démontrer la valeur et l’apport de leurs services soit consécutive à l’élimination ou la réduction drastique des gros centres de documentation et de veille dans les années 90, touchant aussi bien les entreprises privées que publiques. On a alors pris conscience qu’il ne suffisait plus de bien remplir ses missions, mais qu’il fallait aussi montrer et démontrer l’utilité de la prestation informationnelle.
Cette notion de ROI est effectivement stratégique pour une activité informationnelle qui engage beaucoup de forces, d’énergie, et d’investissement relationnel de la part des services concernés vers la communauté des clients, et dont la position reste malgré tout toujours fragile et l’existence toujours susceptible d’être remise en question à la première restructuration.
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