La recherche d’information sur le Web en 2019 n’est pas une sinécure et rester à jour sur cette question est un véritable challenge. Ce que l’on croyait acquis il y a 6 mois peut être balayé d’un simple coup de vent, car les méthodes et outils évoluent, changent et disparaissent plus vite que jamais.
Il faut sans cesse se remettre en question, s’informer, se former.
Le modèle de recherche d’information classique sur les moteurs, les médias sociaux et les serveurs et bases de données à partir de requêtes par mots-clés a encore de beaux jours devant lui. Même si rien n’est jamais acquis et qu’il faut surveiller attentivement les différentes évolutions liées à ces outils et méthodes.
Quand on effectue des recherches d’information dans un cadre professionnel, il ne subsiste bien souvent que le livrable final qui ne contient que les informations jugées pertinentes à un instant T pour un sujet donné. Ce livrable est généralement conservé, archivé et on peut dans ce cas le retrouver et effectuer des recherches sur son contenu si besoin est.
Mais la recherche représente bien plus que cela et ne peut se limiter à ce document final et ce qu’il contient : en amont, il y a différentes requêtes testées sur différents outils de recherche, des sites et pages Web visités, des informations et sources mises de côté, d’autres éliminées, une navigation de site en site, de page en page ou de document en document, etc.
Il est de plus en plus rare de garder des traces précises, détaillées et structurées de tout le cheminement de la recherche. Cheminement qui est d’ailleurs de moins en moins linéaire et de plus en plus « brouillon » ou, du moins, qui fonctionne de plus en plus par tests et investigations successives. Il y a bien eu une époque où les stratégies et résultats de recherche étaient sauvegardés et capitalisés dans des bases de données internes. Mais personne n’y allait jamais et ces projets ont généralement été abandonnés.
La problématique et les difficultés rencontrées pour remonter le fil de ses recherches antérieures n’ont pas pour autant disparu.
Si la recherche d’information actuelle reste grandement tributaire des mots-clés, il existe d’autres méthodes plus ou moins nouvelles pour faire ressortir des informations utiles et complémentaires : recherche par l’image grâce à des outils de recherche inversée, recherche de logo dans des images ou vidéos, recherche à partir d’une URL ou encore recommandations de contenus à partir des autres contenus visualisés par les utilisateurs, etc.
Il en existe une autre, liée à l’avènement des médias sociaux que l’on pourrait qualifier de recherche par géolocalisation, que nous n’avions pas encore eu l’occasion d’aborder dans le détail. L’idée est ici de récupérer et retrouver tous les contenus publiés à un endroit précis grâce aux coordonnées géographiques (latitude et longitude) et données GPS souvent associés aux contenus.
On précisera bien qu’il ne s’agit pas du tout ici de faire des recherches sur des services cartographiques (comme Google Maps) ni de suivre en temps réel les trains de la SNCF, le trafic maritime en méditerranée ou encore de suivre précisément la trajectoire d’un avion en vol. Cet aspect peut également être intéressant dans un contexte de veille et de recherche d’information, mais il s’agit d’un autre sujet.
Pour interroger le Web visible, les professionnels de l’information continuent d’utiliser principalement Google, tout simplement parce que la pertinence des résultats reste bien supérieure à celles de ses concurrents.
La majorité des alternatives apparues au cours des dernières années se concentrent sur le respect de la vie privée à l’image de Qwant, DuckDuckGo, Ecosia, etc. Et malheureusement pour les professionnels de l’information, aussi intéressant que cela puisse être, cela n’améliore en rien la qualité et la pertinence des résultats. C’est même plutôt l’inverse...
Mais Google de son côté, même s’il reste meilleur, change très rapidement et ne cesse de se dégrader du point de vue de la recherche d’information professionnelle. Il faut bien l’admettre, nous ne sommes pas et ne serons jamais son public cible !
Il est donc crucial de continuer à chercher des alternatives ou du moins des compléments à nos outils actuels et notamment Google pour interroger le Web de surface, mais aussi accéder au Web profond.
Sur ce sujet, la France n’est pas la plus mal lotie avec de nouveaux outils venant se positionner sur de nouvelles façons de rechercher de l’information. Au cours des derniers mois, nous en avons repéré trois nouveaux, très différents dans leurs approches, stratégies et modèles économiques : Geotrend, Needle, Netguide.
Peuvent-ils avoir un intérêt pour les professionnels de l’information et si oui, à quel niveau du processus de recherche d’information précisément ? C’est ce que nous avons voulu analyser dans ce nouvel article.