La majorité des plateformes de veille classiques ou de social media monitoring mettent en avant la veille stratégique, concurrentielle ou encore e-réputation.
Si certains mentionnent bien la veille scientifique, technique ou technologique, elle est presque toujours reléguée en arrière-plan. A la limite, dans ce domaine-là, c’est la « veille innovation » qui a le plus de visibilité car il s’agit d’un concept en vogue et très utilisé dans le monde des startups même si ça n’a en soi rien de nouveau...
On constate que la très grande majorité des outils qui proposent des corpus de sources pré-intégrés disposent en réalité de très peu de sources spécialisées scientifique/technique/industrie et connaissent finalement assez mal les problématiques de veille scientifiques, techniques et brevets et les outils de recherche et les sources de référence sur ces secteurs.
Alors qu’au contraire, ils disposent de corpus riches pour tout ce qui a trait aux médias, médias sociaux et sources plus orientés business et économiques.
On constate également que dans les manifestations et conférences liées à la veille tels qu’I-expo en France par exemple, toutes les tables-rondes et ateliers ont un angle implicite business, stratégique ou concurrentiel et que la veille et recherche scientifique et technique est à peine mentionnée.
La veille scientifique, technique et brevets est ainsi le parent pauvre de la veille et des outils de veille Web.
Et les professionnels de l’information de ces domaines-là doivent alors se tourner vers des manifestations tels que l’ICIC à Heidelberg, IC-SDV à Nice dont nous nous faisons régulièrement l’écho dans BASES ou les réunions utilisateurs des grandes serveurs et outils de recherche et d’analyse scientifique et technique tels que Questel, STN, etc.
Mais dans toutes ces manifestations, il est surtout question d’informations structurées tels que les publications scientifiques et brevets présents dans les grands serveurs, bases de données et outils d’analyse très puissants mais assez peu de veille Web et médias sociaux, qui portent par essence sur des données peu structurées.
Pourtant, même si les sources Web et médias sociaux étaient au départ assez peu adaptés aux thématiques scientifiques et techniques, il est aujourd’hui difficile de s’en passer et elles représentent un complément intéressant aux sources classiques.
Mais malheureusement, peu d’acteurs se sont positionnés sur ce créneau...
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Aux antipodes de la plateforme MyTwip que nous avons présentée dans l’article précédent, LexisNexis Business Information Solutions (BIS) avec son produit Newsdesk propose également un positionnement original sur le marché de la veille.
Si, en apparence, la plateforme Newsdesk se rapproche le plus des plateformes de social media monitoring comme Digimind Social, Brandwatch, Visibrain et autres, elle occupe en réalité un positionnement unique qui s’explique en grande partie par son héritage historique.
Il faut en effet remonter le temps pour mieux comprendre comment LexisNexis BIS a investi le champ de la veille médias, web et social media et les spécificités de son produit qui ne ressemble à aucun autre.
LexisNexis est un acteur bien connu des professionnels de l’information issu de Data Corporation créé en 1966 pour des avocats américains. Mais ce qui vient en premier lieu à l’esprit, c’est d’une part Lexis et ses bases de données juridiques et de l’autre Nexis l’agrégateur de presse pour la partie business apparu en 1979, sans oublier Total Patent, un des acteurs importants, même s’il est moins connu, dans le secteur des brevets.
Mais au cours des cinq dernières années, la partie Business de LexisNexis qui s’appelle désormais LexisNexis Business Information Solutions a pris un tournant décisif en s’aventurant au-delà des frontières de l’agrégateur de presse traditionnel avec le rachat, en 2014, de la société Moreover et de son produit Newsdesk, une plateforme de web et social media monitoring.
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On l’a vu précédemment dans ce dossier spécial, les outils professionnels payants tentent en permanence d’intégrer la modernité du monde de l’information dans leur développement, voire de se redévelopper autour des nouveaux enjeux qui sont la maîtrise de contenus toujours plus hétérogènes, volumineux et dispersés.
Dans ce contexte, un service d’information a retenu notre attention, tant il est centré sur la valeur ajoutée que peut apporter un service d’information adapté aux enjeux de l’entreprise d’aujourd’hui. Il le fait en exploitant le concept de maîtrise de « l’infobésité », ces masses d’informations très volumineuses et redondantes, dont il est très difficile d’extraire de la valeur.
Les managers pourront évaluer l’adéquation de ce service à leurs besoins propres, et les professionnels de l’information, veilleurs, documentalistes, pour leur part, pourront y trouver une source d’inspiration pour la réévaluation de leurs propres services en entreprise.
Le produit d’information appelé très explicitement Curation1, du même nom que la société américaine Curation Corp (https://curationcorp.com) qui en est à l’origine, cible délibérément le management, voire le top management de l’entreprise, et dont, selon les communiqués, « la raison d’exister est de résoudre la crise de l›information consumant le monde des affaires ».
L’un des investisseurs de la société déclare même que la raison de son investissement dans Curation est une tentative pour « secouer ce qu’il considère comme un processus grotesque et inefficace au sein des entreprises ». Un point de vue un peu énigmatique mais dont on suppose qu’il a en vue les systèmes d’information de l’entreprise, et, si c’est bien le cas, intéressant quand on sait que ce type de dirigeant est par définition gros consommateur et très exigeant en matière d’information.
Les enjeux et problématiques d’information de ce monde des affaires, les fondateurs de Curation sont effectivement bien placés pour les connaître, puisqu’il s’agit d’anciens directeurs exécutifs du secteur de la finance, du conseil, des fusions & acquisitions, et aussi de l’information financière (un ancien haut dirigeant de Reuters a rejoint l’aventure). Notons que l’on retrouve souvent ce schéma d’investissement derrière le lancement de services d’information à forte valeur stratégique et à destination principalement des top managers, facilement accessibles via les réseaux et points de rencontre au sein des milieux d’affaires.
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OUTILS DE VEILLE
• De la veille à la recherche rétrospective, il n’y a qu’un pas !
PANORAMA
• Recherche sur les réseaux sociaux : quelles solutions gratuites ?
CAS PRATIQUE
• RSS, Twitter, Facebook, LinkedIn et les autres : surveille-t-on vraiment la même chose ?
METHODOLOGIE
• Comment bien interroger Google en 2018 ?
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Les outils et plateformes de veille, par définition, surveillent un périmètre et des sources à partir d’un instant t et de manière itérative sur une certaine durée.
Les termes veille et antériorité ou rétroactivité semblent donc à première vue antinomiques. Les outils de veille sont associés au futur mais cherche le présent, là où les moteurs de recherche ou bases de données sont associés au passé.
Pourtant, il est impensable de penser la veille sans un minimum d’antériorité, que ce soit au niveau du sourcing, de la mise en place des sujets de veille ou bien même quand la veille est déjà mise en place et fonctionne depuis longtemps.
Cette question renvoie à l’éternelle distinction et débat entre la veille et la recherche d’information.
Pour certains, il existe une distinction claire et nette entre ces deux disciplines. La veille est un processus itératif et continu qui débute à un instant T, s’intéresse au présent et au futur, avec entre autres, la détection de tendances et signaux.
Alors que la recherche d’information est ponctuelle, interroge le présent et le passé et que l’on cherche généralement à obtenir une vision la plus exhaustive possible d’un sujet ou d’un événement.
Il y a encore une dizaine d’années d’ailleurs, il s’agissait souvent de deux métiers bien différents, avec les « veilleurs » amenés à réaliser la veille d’une part et les documentalistes dédiés à la recherche d’information d’autre part. Mais aujourd’hui, il est de plus en plus rare de voir ces deux fonctions dissociées. La veille est d’ailleurs de plus en plus une compétence intégrée à de nombreux postes, postes de documentalistes bien sûr, mais aussi d’ingénieurs, chercheurs, ou chargés de marketing ou communication.
A l’inverse, pour d’autres personnes, il n’existe finalement pas de distinction entre la veille et la recherche d’information, et c’est finalement le terme Veille qui l’emporte et englobe sans distinction la veille au sens strict du terme et la recherche d’information ponctuelle.
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Rechercher sur le Web classique est une chose ; effectuer des recherches sur les réseaux sociaux en est une autre.
Si les moteurs de recherche classiques comme Google et Bing sont adaptés à la recherche sur les sites Web tels que les sites d’entreprises, sites institutionnels, sites d’actualités, blogs, forums, ils ne sont pas d’une très grande utilité lorsque l’on souhaite obtenir des résultats issus de réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, Instagram, Pinterest ou encore LinkedIn.
Lors d’une recherche sur Google, on pourra certes voir apparaître quelques résultats issus de ces sources mais cela ne représente qu’un infime aperçu du contenu réellement disponible sur ces plateformes en lien avec sa requête.
Si, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, les plateformes de veille professionnelles payantes développent des fonctionnalités ou des produits permettant d’effectuer des recherches d’antériorité sur plusieurs mois ou plusieurs années, quelles sont aujourd’hui les solutions et moteurs gratuits permettant d’interroger les réseaux sociaux ?
Dans cet article, nous avons fait le choix de nous focaliser sur les outils permettant de rechercher des contenus publiés ou partagés sur les réseaux sociaux et non les outils permettant de rechercher des personnes, utilisateurs ou influenceurs. Nous avons déjà abordé cette question dans un précédent numéro de NETSOURCES (« L’identification d’experts, influenceurs ou talents : sources et méthodologie » - NETSOURCES n°129 - juillet/août 2017).
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Il y a une dizaine d’années, la surveillance des flux RSS étaient au cœur du processus de veille et offrait un moyen simple et efficace pour suivre les nouveautés d’un site sans se rendre sur celui-ci et sans recourir à un outil de surveillance de pages généralement payant et moins intuitif. Mais, force est de constater que le RSS semble avoir perdu de sa splendeur au profit des réseaux sociaux.
De nombreux sites ont ainsi supprimé leurs flux RSS, du moins en apparence, mais proposent toute une collection de boutons Twitter, Facebook, LinkedIn, YouTube, Instagram, Pinterest etc. pour suivre leurs actualités.
Si nous avons déjà eu l’occasion de montrer dans un précédent numéro de BASES que le RSS était loin d’avoir dit son dernier mot (« Le RSS est-il encore un atout pour la veille ? » BASES n°351 - septembre 2017), nous avons cette fois-ci choisi de nous intéresser aux sites qui proposent à la fois des flux RSS et des comptes sur les médias sociaux.
Les flux RSS présentent l’avantage de pouvoir surveiller les nouveautés d’un site web, d’une page ou d’une rubrique sans qu’aucune sélection implicite ne soit réalisée.
Le contenu du flux RSS reprend en principe l’intégralité des nouvelles actualités classées par ordre antéchronologique.
Attention cependant, beaucoup de sites notamment institutionnels ou d’entreprises proposent des flux RSS pour certaines rubriques uniquement comme les actualités, les communiqués de presse, l’agenda, etc. et non l’intégralité des pages et rubriques qui composent leur site Web.
Autre élément intéressant et à prendre en compte, certains sites et notamment les sites de presse peuvent proposer un nombre important de flux RSS thématiques, ce qui permet de mieux cibler sa veille, à l’image par exemple du site des Echos qui propose 49 flux RSS différents.
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Quand on dispose de la référence bibliographique d’un article scientifique, il n’est souvent pas très difficile d’identifier et d’obtenir l’article en texte intégral même si cela a un coût.
Dans la majorité des cas, une simple recherche sur le titre de l’article dans un moteur de recherche généraliste, comme Google ou Bing, ou dans un moteur de recherche académique, comme Google Scholar, permet d’identifier rapidement le PDF de l’article en ligne, qu’il soit accessible gratuitement ou de façon payante sur le site de l’éditeur.
Sur l’une des listes de discussion dédiée aux professionnels de l’information, nous avons récemment vu passer le message d’une personne à la recherche d’un article scientifique très ancien. La personne disposait de la référence bibliographique suivante :
Wölfflin E. Ein klinischer Beitrag zur Kenntnis der Strüktur der Iris. Arch Augenheilk 1902;45:1-4
Cette demande est intéressante à plus d’un titre :
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PANORAMA
• A la recherche de ces « chères » études de marché
METHODOLOGIE
• Comment bien interroger Google en 2018 ?
MOTEURS DE RECHERCHE
• Quick Search : quand la veille vient au secours de la recherche
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Les études de marché offrent une forte valeur ajoutée car elles associent à la fois un travail de compilation de données précieuses et une analyse approfondie.
Mais elles ont la réputation d’être chères, très chères même. Faut-il pour autant faire une croix sur ces sources si l’on ne dispose pas d’un budget suffisant ou d’un accès aux principales sources et bases de données qui en proposent?
Derrière le terme « étude de marché », il existe en réalité une multitude de définitions différentes. : on y trouve des études qualitatives, quantitatives, sectorielles, etc.
Certains acteurs lui appliquent une définition très stricte là où d’autres englobent toute forme de rapports ou d’études courtes ou longues incluant des données de marché.
Nous avons choisi dans cet article une définition large des études de marché tout en nous focalisant sur les études multi-clients disponibles en ligne gratuitement, à l’achat ou via un abonnement. Car, en fonction des problématiques de chacun, on pourra trouver un intérêt dans chaque type d’études et y repérer des données de marché.
Pour les professionnels de l’information, les études de marché représentent une source parmi d’autres pour obtenir des informations qui seront ensuite recoupées et couplées avec d’autres. Mais elles ne vont généralement pas satisfaire l’intégralité des besoins car les problématiques du client sont toujours particulières et spécifiques.
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