Faire une veille métier notamment pour les professionnels de l’information, c’est vouloir rester à la pointe, analyser les dernières tendances et dernières innovations techniques, s’approprier de nouvelles méthodologies et astuces, ou encore être en phase avec les dernières évolutions du marché, ce qui dans le contexte actuel n’est pas une mince affaire.
C’est pratiquement vital et pour autant, la veille métier reste le parent pauvre de la veille et bénéficie de beaucoup moins de visibilité que les veilles stratégique, concurrentielles, innovation, commerciales, etc. Il n’y a d’ailleurs même pas réellement de nom attitré pour ce type de veille : certains vont parler de « veille métier », de « veille personnelle », d’autres de « veille professionnelle » et parfois il n’y a aucun terme associé à la description de la démarche.
C’est bien là tout le problème de la veille métier : il s’agit d’une veille pas comme les autres, au croisement entre le personnel et le professionnel, entre l’information et la formation, et qui n'a pas vraiment de place attitrée.
Même si cela peut paraître contradictoire, la veille métier relève beaucoup plus du privé et de l’intime que du professionnel. Elle contribue à faire de vous « les meilleurs versions professionnelles de vous-mêmes ». Elle va donc être très influencée par vos expériences, vos goûts, vos besoins, vos projets, les connexions et rapprochements d’idées qui vous sont propres et vos perceptions.
On se rapproche là du développement personnel et de l'autoformation.
Les contenus que vous jugerez pertinents pour votre métier et que vous sélectionnerez auront finalement beaucoup plus leur place dans un système de gestion des connaissances personnelles à côté de vos listes de films à voir, pays à visiter, citations qui vous inspirent et tous les sujets qui vous intéressent dans votre vie privée qu’à côté des veilles stratégiques, commerciales ou innovation de l’entreprise.
La veille métier va consister, a minima, en une surveillance de quelques sources soigneusement sélectionnées et, bien qu'il n'y ait pas de méthode unique, nous recommandons d’englober les différents aspects suivants :
En tant que professionnels de la veille, on peut aisément se dire que nous sommes les mieux placés pour faire de la veille métier (nous serons forcément bons car nous faisons de la veille toute la journée) et l’enseigner pour que tout le monde optimise ses process de veille métier et que cela soit moins artisanal.
Dans la réalité, c’est plus compliqué…
Quand on est veilleur professionnel, on se place en position d’intermédiaire entre l’information et son destinataire. On doit comprendre finement les besoins de son client/usager pour sélectionner l’information qui correspond le mieux à son besoin (selon des critères de pertinence ou non pertinence). Et quel que soit le veilleur qui réalise la prestation de veille, la qualité doit être toujours être sensiblement la même.
Mais dans le cas de la veille métier, on sélectionne l’information pour soi-même, ce qu’on a finalement assez peu l’habitude de faire.
Dans la veille métier, il faut réussir à penser à soi avant de penser aux autres.
Le livrable de la veille métier ou plutôt son usage concret est différent d’un produit de veille diffusable auprès d’un client, c’est un outil personnel évolutif qui se calque sur son propre profil de veilleur. Il n’a pour objectif que de soutenir son activité tout en s’insérant de la manière la moins contraignante dans son quotidien. Il est par définition difficilement partageable tel quel car il correspond à la configuration mentale très personnelle du veilleur.
Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir de collaboratif dans une veille métier, mais cela interviendra à d’autres niveaux. Dès que l’on introduit du collaboratif, on transforme cet outil personnel en produit ayant pour ambition d’être intelligible par tous.
Il y a également un autre aspect où être un veilleur professionnel ne nous rend pas forcément service : la capitalisation de la veille métier et le passage de l’information sélectionnée dans son système de gestion des connaissances personnelles. On a très vite tendance à vouloir catégoriser tout cela de manière thématique avec un système de tags, une structuration en thème, sous-thèmes, etc. comme si on allait transmettre tout cela à quelqu’un d’autre alors qu’on le fait en premier lieu pour nous même.
Il faut donc éviter de calquer sa veille métier sur les autres veilles que l’on réalise au sein de son organisation. Chacun est unique et la veille métier ne peut donc être qu’une veille personnalisée.
La veille métier est aujourd’hui à un moment charnière. On n’en a jamais eu autant besoin et le contexte actuel nous invite à revoir son fonctionnement pour l’adapter à différentes contraintes :
Le moment est donc venu de remettre à plat sa veille métier.
Comment faire pour avoir un système efficace, simple, pas trop chronophage et qu’on peut transformer en quelque chose de concret pour être, devenir et rester la meilleure version professionnelle de soi-même ? Tout un programme…
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