Google et ses concurrents ont du souci à se faire. Le parlement français a récemment voté la loi « création » qui oblige entre autres les moteurs à payer une redevance pour indexer et afficher des photos dans leurs moteurs d’images. La redevance devra être versée auprès d’une société de gestion collective agréée, telle que la SAIF, l’ADADGP, ou une autre structure ad hoc.
A l’exception des professionnels de l’image et de la photographie qui enregistreront leurs œuvres auprès de ces organismes de gestion, il est hautement improbable que le citoyen lambda qui publie des images sur le Web touche le moindre centime en droit d’auteur de la part de ces organismes. Certains dénoncent également le déséquilibre entre Google et des petits moteurs de recherche indépendants qui ne disposent pas du budget de Google et qui préfèreront désindexer certaines images car ils ne pourront pas supporter ces nouveaux coûts.
De son côté, le moteur de recherche DuckDuckGo, qui se positionne sur le créneau des moteurs qui respectent la vie privée, s’améliore et propose de nouvelles fonctionnalités de recherche. Les dernières en date : la possibilité de filtrer les résultats par date (past day, past month, etc.) et l’ajout de sitelinks pour certains sites. Rappelons que les sitelinks sont des liens affichés au-dessous de certains sites dans les résultats et sont destinés à faciliter la consultation du site par les internautes. La structure des liens du site est analysée afin de définir des raccourcis permettant aux internautes de gagner du temps et de trouver rapidement l’information qu’ils recherchent.
Google le propose depuis très longtemps mais il est intéressant de voir que DuckDuckGo améliore ses fonctionnalités de recherche et pourrait réellement représenter une alternative intéressante pour les professionnels de l’information.
La grande nouvelle de ces derniers mois est le rachat du réseau social professionnel LinkedIn par Microsoft pour 26,2 milliards de dollars.
Derrière ce rachat, Microsoft continue à investir le Web social, ce qu’il tentait de faire depuis déjà plusieurs années (avec le rachat du RSE Yammer en 2014 par exemple). Les produits Microsoft seront ainsi enrichis par des données sociales. Le CEO de Microsoft indique par exemple qu’ « en cherchant un contact, on pourra voir non seulement des informations dans Active Directory, mais accéder à la richesse de son réseau professionnel ».
D’autre part, certains journalistes pensent que l’une des principales raisons du rachat de LinkedIn repose dans la qualité des échanges publiés sur le réseau social : « Des avis intelligents de professionnels ayant quelque chose à dire » (Le monde informatique - http://bit.ly/2aj0iR9). Microsoft croit en l’avenir du Web social et plus précisément des échanges sociaux alors que certaines de ses autres activités stagnent ou commencent à décroître.
Du côté de Twitter, l’actualité ne manque pas, et pas seulement en raison de ses problèmes financiers et des rumeurs de rachat. On notera en premier lieu la fermeture surprise de son service de curation « Curator » (voir Bases n° 335 - Mars 2016 - « Veille & Curation sur Twitter : quels sont les meilleurs outils ? »). A compter du 1er août 2016, les internautes souhaitant utiliser Curator seront redirigés vers la version web de TweetDeck, un des outils les plus populaires pour gérer et consulter Twitter (racheté par Twitter en 2011).
D’autre part, Twitter a annoncé le lancement d’un produit appelé « Twitter Dashboard » à destination des PME et TPE, ce qui pourrait expliquer, au moins en partie, la fermeture de Curator. Cet outil est disponible sur le Web ou sous la forme d’une application iOs.
Les utilisateurs du Dashboard disposent ainsi d’une timeline personnalisée (pour ne laisser apparaître que les tweets citant une marque ou un mot-clé par exemple), ils peuvent également planifier leurs tweets (ce qui n’était pas possible au sein de Twitter auparavant mais via des outils externes comme Buffer ou Oktopost par exemple) et l’application leur envoie régulièrement des petits conseils pour réussir au mieux leur stratégie de communication sur Twitter.
Et Twitter ne s’arrête pas là : il vient d’annoncer le lancement d’une application mobile appelée Engage qui va permettre aux utilisateurs d’accéder en temps réel à des statistiques détaillées sur leurs activités (meilleures notifications, meilleures mentions, nombres de likes, retweets, mentions, etc.).
Enfin, chez Instagram, la traduction est à l’honneur. L’application va prochainement inclure un module de traduction afin que les utilisateurs puissent comprendre rapidement les commentaires, légendes et biographies dans d’autres langues.
Du côté des outils de veille, on notera le lancement d’un petit outil de surveillance des médias sociaux appelés Karmalert (https://karmalert.com). Il permet de créer des alertes par mot-clé sur Twitter, Reddit, Tumblr, Hacker News et Product Hunt.
Il existe une version gratuite (mais limitée à 2 alertes) et plusieurs versions payantes (9$, 29$ par mois et sur demande). Comme c’est souvent le cas avec ce type d’outil, les fonctionnalités sont extrêmement limitées puisqu’il n’est possible d’entrer qu’un mot clé ou une expression exacte. On évitera donc de l’utiliser pour surveiller des termes ambigus ou générant un gros volume d’information.
Les organismes et entreprises publiques françaises continuent d’ouvrir progressivement leurs données. Parmi les derniers en date, on citera :
Autre bonne nouvelle : l’accord auquel est parvenu la commission mixte paritaire sur le projet de loi pour une République numérique le 29 juin dernier, prévoit la mise à disposition gratuite de quasiment toute la jurisprudence des juridictions inférieures (cours d’appels et tribunaux - sauf exceptions, notamment en matière pénale), y compris les décisions qui ne sont pas définitives (car faisant l’objet d’un appel ou d’un pourvoi).
On consultera aussi dans le cadre des nouveauté Open Data l’article sur ScanR publié dans ce même numéro de Bases.
Il aura finalement fallu attendre huit ans pour que Thomson devenu Thomson Reuters abandonne ses activités dans les domaines scientifique et de la propriété intellectuelle (Thomson Innovation, CompuMark, …) qui a été, un temps, un de ses points forts.
Pourtant, dès le rachat de Reuters par Thomson en 2008, la question s’était posée du maintien ou non de cette activité dans le groupe (voir BASES n° 250, juin 2008).
Finalement, seuls les serveurs Dialog et DataStar avaient été rapidement vendus à Proquest qui les détient toujours.
La raison en était que ces serveurs s’adressaient essentiellement aux professionnels de l’information et au monde académique alors que les autres produits de Thomson visaient plutôt les utilisateurs finaux spécialistes de marques, de brevets ou de diverses disciplines scientifiques, comme c’était le cas avec les produits Reuters qui visaient les financiers.
La transaction s’est faite pour un montant de 3,55 milliards de dollars en cash payés par les fonds Onex Corp et Baring Private Equity Asia.
On ne sait pas pour le moment quelles sont les orientations stratégiques que prendront les nouveaux propriétaires de cette entité de 4 000 salariés.
Ceci est le plus récent mouvement opéré par Thomson qui a multiplié depuis longtemps les achats et ventes d’entreprises ou d’activités.
On peut se demander si Thomson Reuters ne deviendra pas tout simplement Reuters d’ici quelque temps oubliant ainsi son propre passé pour s’approprier celui de Reuters.
Nous avons évoqué récemment (Bases n° 337 - mai 2016) la complexité du projet du Brevet Unitaire en gestation depuis plusieurs dizaines d’années. Alors que l’on pouvait espérer un début de mise en place en 2017 le vote britannique du 23 juin vient tout remettre en cause.
En effet, le Royaume-Uni n’avait toujours pas ratifié le Brevet Unitaire alors que c’est, ou plutôt c’était une condition nécessaire, mais pas suffisante.
On ne peut écarter, même si elle semble peu probable, une ratification avant la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union Européenne mais dans ce cas, cela laisse ouverte la question de la renégociation après cette sortie.
On est donc dans une situation de blocage qui risque de durer longtemps, voire d’enterrer définitivement le projet dans la mesure où le Royaume-Uni est un des pays considéré comme important en Europe puisque sa ratification était indispensable, avec celles de la France et de l’Allemagne pour l’entrée en vigueur du Brevet Unitaire et de la juridiction qui devait lui être associée, à savoir la JUB (Juridiction Unitaire des Brevets).
Du coté des marques, c’est un peu différent puisque la marque européenne existe déjà.
Mais la question se posera de déposer spécifiquement ses marques au Royaume-Uni lorsque le Brexit sera devenu effectif.
Auteur : François Libmann, Directeur de Publication
La réunion annuelle du Club Francophone de l’Information Brevet (CFIB) a eu lieu à la fin du mois de mai dernier dans les locaux de l’Institut Européen Entreprise et Propriété Intellectuelle (IEEPI) à Illkirch, près de Strasbourg. A cette occasion, ces deux organismes ont établi une convention de partenariat permettant d’accroitre la synergie entre eux.
L’IEEPI, institut de formation à la propriété intellectuelle et le CFIB qui réunit 140 experts francophones de la recherche d’information brevet ont, en effet, tous deux intérêt à enrichir, en particulier par l’échange d’experts, leurs collaborations dans un univers en évolution très rapide.
Auteur : François Libmann, Directeur de Publication
DOSSIER SPÉCIAL LIVRABLES DE VEILLE
• La technologie au service des différentes phases de la veille
• Les problématiques liées aux livrables de veille
• Sondage sur les pratiques actuelles en matière de livrable de veille
• Respect du droit d auteur : la vigilance est de mise !
• Livrables de veille : quels outils et solutions ?
• Tirer parti de ce qui est déjà disponible en interne
• Les outils gratuits ou bon marché
• Les outils payants
• Retours d expérience de professionnels
• L’ATEN : le défi de la politique du gratuit
• CETIM : livrables en pleine réflexion
• ALLNEX : le sur-mesure et les ressources internes
• PMU : le choix du RSE
• BUREAU VERITAS : une veille réglementaire à grande échelle
• FLA CONSULTANTS : Sur-mesure et analyse, l'avenir des livrables de veille
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Le livrable de veille constitue la partie visible du savoir-faire des professionnels de l’information. Le fond comme la forme y ont toute leur importance.
Il doit d’une part fournir des « informations de choix », à condition que les phases de sourcing, de recherche, de collecte et de sélection aient été bien menées. Il doit d’autre part être conçu et présenté dans le format le plus adéquat par rapport aux besoins de son destinataire, aussi bien au niveau de l’analyse des informations que de la mise en forme du contenu, rapidement lisible, pour susciter l’intérêt et la curiosité.
Au cours des vingt dernières années, la veille1 s’est considérablement professionnalisée, automatisée et démocratisée pour d’ailleurs ne plus être le seul apanage des professionnels de l’information. On assiste de facto à un phénomène contradictoire.
Tout le monde au sein de l’entreprise (services marketing, communication, R&D, top management, etc.) pense pouvoir faire de la veille sur des sources désormais largement accessibles grâce à des outils de plus en plus simples à utiliser, ce qui remet en cause la place du veilleur au sein des organisations.
Parallèlement, l’information n’a jamais été aussi abondante et les salariés n’ont jamais été aussi débordés, ce qui légitimerait le rôle des professionnels de l’information pour les aider à identifier l’information stratégique et traiter des questions complexes qui nécessitent une stratégie de recherche avancée et une connaissance pointue des sources.
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BASES DE DONNÉES / INNOVATION • Identifier et trouver des informations sur des startups : les cas de Sourcinno et de Bonjour Idée
BREVET • Brevet unitaire : pas si simple
BASE DE DONNÉES • Statista : des millions de statistiques à portée de clic
AGENDA
• L'ICIC retourne à Heidelberg
• DocExpo : le 1er salon virtuel de la veille, de la documentation et de la gestion de l'information
METHOLOGIE • Comment sélectionner des matières plastiques parmi 90 000
WEB PROFOND • Agrobiobase, une source d'informations sur les bioproduits
L'ACTU EN BREF • L'actualité du monde de l information
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L’apparition et le développement de startups constituent une tendance forte aussi bien en France que dans le monde.
Il n’est d’ailleurs pas simple de définir précisément ce qu’est une startup. On peut en fait remarquer qu’il n’existe pas vraiment de définition standard de ce qu’est une startup, les définitions pouvant varier selon les sources.
Par exemple, pour Wikipedia, la startup est une jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance qui fait souvent l’objet de levées de fonds, alors que pour les créateurs de l’outil Sourcinno que nous verrons plus loin, une startup est une entreprise innovante avec potentiel de croissance et un modèle relativement déployable à l’international. On comprendra, au vu de ces définitions, qu’il n’est pas évident de faire, a fortiori de façon automatisée, une sélection parfaite de startups.
De façon générale, les startups peuvent être technologiques, issues par exemple de la valorisation des recherches universitaires ou des travaux de brillants développeurs informatiques. Elles peuvent se situer aussi dans le domaine des services où le champ est quasi infini. Il est intéressant de noter qu’un nombre toujours croissant d’entreprises importantes investissent dans des startups pour accélérer et diversifier leurs démarches d’innovation.
Ce monde des startups est intéressant au moins à double titre.
Il est tout d’abord extrêmement intéressant de surveiller l’évolution technologique de ses concurrents à travers l’observation des startups avec lesquelles ils ont des relations privilégiées. Par ailleurs, quand on souhaite anticiper l’innovation dans son secteur ou dans un secteur précis d’activité, on peut imaginer l’intérêt que représente la veille sur les travaux et développements des startups.
Ce secteur présente cependant une grande complexité. En effet, pour une structure souhaitant collaborer avec des startups, il n’est pas toujours facile d’identifier celles qui peuvent présenter un intérêt.
Bien sûr on peut en identifier certaines dans l’environnement proche de la structure, on peut aussi prendre contact avec différentes pépinières ou accélérateurs, mais, il y en a de plus en plus.
Mais si on veut s’ouvrir un plus grand champ d’investigation, on pourra utiliser deux outils que nous avons identifiés : Sourcinno et Bonjour Idée. Nous avons décidé de les décrire ci-après de façon détaillée, sachant que leurs méthodes d’identification des startups et leurs business models sont très différents. Ils ont cependant un point commun : la réalisation d’études ou de prestations sur demande.
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Il y a une dizaine d’années, deux consultants allemands du BCG (Boston Consulting Group), lassés de la difficulté qu’ils rencontraient à trouver facilement et rapidement des statistiques et données quantitatives sur des sujets divers et variés, ont décidé de lancer leur propre projet.
C’est ainsi que Statista a été lancé en Allemagne et plus précisément à Hambourg en 2007. En quelques années, la startup a pris de l’ampleur et compte aujourd’hui plus de 250 employés (des statisticiens, des éditeurs et des experts en bases de données) répartis entre Hambourg, Londres, Madrid et New-York.
L’entreprise a été récompensée à plusieurs reprises et a notamment été nommée « Meilleur portail de statistiques » en 2014 et 2015 par le Library Journal.
A ce jour, la base compte plus de 750'000 utilisateurs actifs et on dénombre parmi ses clients plus de 750 universités réparties dans le monde entier.
Le portail est aujourd’hui disponible en quatre langues : français, anglais, allemand et espagnol et on y trouve près de deux millions de statistiques (données marché, tendances, faits, chiffres et acteurs-clés d’un secteur, etc.), des études et rapports issues de 18'000 sources (principalement des instituts de recherche, des cabinets d’audit, des instituts de sondages et d’études de marché, des sources institutionnelles, des associations, des données issues de rapports financiers, livres blancs, etc.).
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Le brevet unitaire dont on parle depuis des années et des années était supposé apporter simplicité et économies aux déposants souhaitant se protéger dans l’ensemble de l’Union européenne aussi facilement que dans l’ensemble des Etats-Unis.
Seule l’Espagne apporte une fausse note car elle refuse d’adhérer à ce brevet unitaire dans la mesure où les langues autorisées sont les langues officielles de l’OEB à savoir le français, l’anglais et l’allemand.
Lors d’une conférence à l’occasion de la journée annuelle du CFIB (Club Francophone de l’Information Brevet) un spécialiste du sujet M. Francis Leyder, conseil en PI chez Zephyra SCRL a fait apparaître toute la complexité et les incertitudes liées à la mise en place de ce brevet unitaire. Il a en effet cité et commenté les nombreux textes concernant le brevet unitaire.
Parmi ces éléments de complexité, il faut être très attentif aux délais, à la liste des Etats ayant ratifié le brevet unitaire au moment du dépôt de la demande d’effet unitaire et de son enregistrement ainsi qu’au statut par rapport au brevet unitaire des territoires liés à un Etat tels que la Nouvelle-Calédonie pour la France ou le Groenland pour le Danemark.
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