LinkedIn, c’est un peu le miroir aux alouettes pour le professionnel de la veille. Une vitrine toujours tentante tant ses potentialités sont nombreuses, mais d’autant plus décevante, tant son système reste fermé.
Depuis les déboires de Twitter, l’actualité nous le rappelle aujourd’hui plus que jamais. Alors que d’après le dernier rapport du Reuters Institute, les leaders de l’information songent à LinkedIn comme alternative à Twitter. La newsletter Mediarama nous en rappelle les atouts, notamment en termes de sourcing : une base d’utilisateurs actifs presque aussi importante que celle de Twitter, et de meilleure qualité.
Un optimisme cependant modéré par Siècle Digital qui rappelle les limites du genre avec un média social où chacun est surtout là pour diffuser son #autopromo.
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Tout d’abord, force est de constater que le réseau reste hermétique à la création de flux RSS, objet majeur de désamour entre les professionnels de la veille et LinkedIn.
De plus, le moteur de recherche de LinkedIn reste pour le moins « sommaire ». Il ne comprend toujours pas les requêtes booléennes, il s’embourbe entre les différents mots clés… Il n’est manifestement pas à la hauteur de la richesse de son contenu. Il ne nous reste qu’une seule solution : s’ingénier à manier les filtres avec dextérité.
Même les newsletters de veille, récemment mises en place pour permettre aux créateurs de contenu de valoriser leur contenu, ne sont accessibles que de façon aléatoire et restent difficilement traçables. Et pourtant, nous avons tout essayé !
Un peu comme les sources sous forme de tableurs et de listes : pour s’y retrouver, mieux vaut encore faire une recherche sur Google avec l’opérateur approprié. Car ces pépites restent inaccessibles avec les moyens actuels de recherche !
Reste ce que LinkedIn veut bien laisser d’ouvert aux développeurs qui exploitent ses API. Ce qui permet aux plateformes de veille comme Alerti, Ask’n Read (QWAM), Curebot, Keywatch, Meltwater, MyTwip (Coexel) ou Siveille de surveiller les profils LinkedIn et à Digimind ou Talkwalker de proposer une offre dédiée.
Parallèlement, il existe quelques outils de social media listening comme Get Alert ou de récupération de données comme Derrick App qui les exploitent également.
Actuellement, 5 offres d’API sont mises à disposition par Linkedin : API Talent, Consumer, Learning, Compliance et Marketing – concrètement, il s’agit des API de connexion, profil, réseau, partage, entreprise et publicité, qui permettent donc d’accéder aux données de profil des utilisateurs, des opportunités d’emploi, des pages d’entreprise, des informations publicitaires et de publier du contenu. Mais toujours pas de flux d’actualité et d’amélioration de recherche en vue. Si toutefois sa popularité grandissante devait avoir un impact sur sa stratégie… et ses API, pour suivre l’actualité des API de LinkedIn, c’est par ici.
En attendant, cette faiblesse récurrente de LinkedIn laisse penser que, tout comme les journalistes, chercher et exploiter l'API qui correspond à ses propres besoins peut devenir une perspective à inscrire dans les nouvelles compétences à acquérir pour le professionnel de la veille. En attendant, et pour s’exercer, c’est bientôt Pâques… et si on se lançait à la chasse aux API ?