Contre l’infobésité, reprendre le contrôle sur ses flux d’information est possible. La technologie est là, disponible, gratuite, sans intermédiaire. Elle s’appelle : le RSS. Utilisée par les professionnels de la veille, elle pourrait pourtant être enseignée aux enfants dès le collège.
Les professionnels de l’information le savent : sur Internet, les articles diffusés par les sites d’actualité génèrent automatiquement l’actualisation de fils d’actualité, appelés « flux RSS ». Ce sont eux qui sont utilisés par les outils de surveillance de l’information.
S’informer de façon consciente et efficace sur internet est donc tout à fait possible.
En reprenant le contrôle de ses flux d’actualité on peut par exemple choisir de ne recevoir qu’une seule rubrique d’un média d’actualité, ou même créer sa « rubrique » avec ses mots clés.
Connaître l’existence et le fonctionnement basique des flux RSS illustre comment fonctionne l’information sur Internet. Car ce format continue de « faire tourner » le web, et se cache encore parfois derrière des technologies présentées comme « révolutionnaires » par les GAFAM.
De plus, s’informer avec les flux RSS requiert une démarche intellectuelle active. Elle conduit logiquement à se réapproprier la logique éditoriale des médias, et donc à s’interroger sur la façon dont nous est présentée l’information (à l’opposé de l’expérience actuelle du grand public qui souffre de la passivité dans laquelle le plonge la logique algorithmique des réseaux sociaux).
Cette démarche fait donc de nous des « citoyens », et non des « sujets », pour faire référence à la citation attribuée à Alfred Sauvy : « Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets ».
À la lecture de ces deux dossiers, vous partagerez alors peut-être notre interrogation, en tant que professionnels de l’information mais aussi en tant que citoyens et êtres humains : qu’attendent les médias pour faire naître un débat sur les solutions contre l’infobésité ? Qu’attend l’Éducation nationale pour enseigner les flux RSS à nos ados, dont Internet est le canal de diffusion privilégié ? Et qu’attend le grand public pour se saisir de cette technologie ?
Plus qu’un simple état des lieux, déjà ambitieux, ces deux numéros constituent un passeport vers la liberté, et vers l’intelligence. Allez-vous vous en saisir ?