Cela fait des années que l'on nous annonce tantôt la mort du RSS tantôt sa résurrection quand ce n’est pas les deux en même temps.
Le RSS n’est jamais vraiment mort, mais tel un sous-marin, il est immergé sous la surface du Web depuis une dizaine d’années, moment où les géants du Web ont choisi de s’en passer pour mieux garder les internautes captifs de leurs plateformes (disparition de Google Reader, disparition des flux RSS sur les réseaux sociaux, etc.).
Ce qui a entraîné une réaction en chaîne où les sites web, les uns après les autres, ont arrêté d’en mettre à disposition ou tout simplement de les mettre en avant. Et finalement le RSS est complètement sorti de la sphère grand public.
Du côté des sources d’information, le RSS n’est en réalité jamais très loin. Les flux RSS sont encore disponibles sur de nombreux sites web sauf qu’ils sont souvent très discrets voire invisibles, donc difficiles à détecter.
Du côté des internautes, il est clair que le RSS a complètement déserté la sphère grand public pour ne toucher aujourd’hui qu’une poignée d’irréductibles dont les veilleurs font partie. Mais une chose est sûre : on n’a encore rien inventé de mieux pour faire de la veille sur une majorité de sources.
Dans cet article, nous faisons le point sur la place du RSS dans les processus de veille en 2022 et sur l’importance de maîtriser en profondeur le sujet que l’on soit utilisateur d’une grosse plateforme de veille ou d’outils de veille gratuits et freemiums.
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En 2022, qu’on soit utilisateur d’une plateforme de veille ou d’outils de veille gratuits ou freemiums, le RSS est toujours sous-jacent.
Sur les grosses plateformes de veille, les sources qui composent le corpus sont dans la mesure du possible surveillées grâce aux flux RSS existants de sites. Pour le cas des réseaux sociaux et autres applications, cela peut passer par des accès à des API et il peut y avoir des développements sur mesure pour les sources qui ne proposent rien.
Du côté des outils de veille freemiums comme Inoreader ou Feedly, le RSS reste aussi au cœur de la machine même si ces outils se sont diversifiés avec d’autres contenus. Il est intéressant de noter que ces outils ne se définissent plus eux-mêmes comme des lecteurs de flux RSS : Inoreader se définit comme un outil permettant de « reprendre le contrôle sur son flux d’actualités » et Feedly comme un « news reader » permettant de « repérer des connaissances sur le Web » (« track insights around the Web »).
Finalement, seuls les lecteurs RSS basiques et les petits outils qui gravitent autour du RSS (outil de création de flux, de filtres de flux, etc.) osent encore afficher leur appartenance au monde du RSS.
Le veilleur, quelle que soit la solution de veille qu’il utilise, est donc, consciemment ou non, encore entouré de flux RSS.
Les Gafams ont récemment (re) lancé de nouvelles fonctionnalités d’alertes qu’ils tentent de nous faire passer comme révolutionnaires. Mais quand on creuse un peu, le RSS est là encore un des éléments clés de ces fonctionnalités.
En 2021, Google avait lancé une version expérimentale d’un bouton « Follow » sur Chrome permettant de suivre les nouveautés d’un site. Au départ en version expérimentale pour les utilisateurs de Chrome sur Android, la fonctionnalité est sortie de son expérimentation et est désormais disponible pour tous les utilisateurs Android. Cette fonctionnalité devrait arriver prochainement sur la version desktop. Une représentante de Google a d’ailleurs expliqué sur Twitter que cette fonctionnalité s’appuyait sur les flux RSS proposés par les sites Web ainsi que sur un corpus additionnel de contenu issus de sites qui ne disposent pas de flux RSS.
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