Sur Twitter, le nombre de fonctionnalités essentielles à la veille se réduisant drastiquement, nombreux sont les professionnels qui se questionnent sur les alternatives. Twitter a perdu encore 10 % d’abonnés en quelques mois, et les institutions, comme l’ENSSIB par exemple, commencent également à déserter cet espace.
Parmi ces alternatives, on distingue Bluesky, qui semble plus légitime que les autres, car créée par l’ancien fondateur de Twitter lui-même, Jack Dorsey. Cette plateforme de microblogging a été lancée en février dernier. Elle est actuellement disponible sur invitation uniquement et a dépassé le million d’utilisateurs (à titre de comparaison, Twitter compte environ 200 millions et Discord 300 millions d’utilisateurs réguliers). Outre sa ressemblance avec le Twitter des débuts, sans pubs, sans algorithmes intrusifs et de vraies fonctionnalités de recherche, son atout pour les veilleurs réside dans son ambition de rendre le contrôle des algorithmes, et donc des feeds, à ses utilisateurs.
Et si Bluesky réussit son challenge, le veilleur pourrait y retrouver sa communauté - et son sourcing - qu’il perd petit à petit sur Twitter. Parmi la communauté francophone, les journalistes, suivis par les chercheurs et les experts, s’y retrouvent déjà dans une ambiance calfeutrée et intimiste. Autre avantage, Bluesky remet les fils d’actualités - appelés Feeds - à l’honneur, un peu comme si Twitter avait mis en avant la fonctionnalité des Listes, essentielle aux veilleurs, mais toujours méconnue et de ce fait sous-exploitée.
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C’est LA condition, l’étape la plus difficile à franchir : obtenir le précieux sésame. Le délai de la liste d’attente s’allonge de mois en mois, mais ce n’est que temporaire. En attendant, pour l’obtenir, nous avons demandé sur Twitter - comme conseillé dans la presse - en suivant le hashtag #bluesky, mais personne ne nous a répondu. Finalement, on a fini par la demander ouvertement sur une communauté Discord, avant de l’obtenir à la suite d’un live sur LinkedIn consacré à BlueSky. Premier arrivé… premier servi. Sachez tout de même que les heureux élus peuvent à leur tour donner des invitations régulièrement. Il est aussi régulièrement proposé des invitations à la fin des articles ou des vidéos sur Bluesky.
Et pour maintenir la coutume, une invitation est réservée au premier lecteur qui en fera la demande à la rédaction !
Un réseau décentralisé… si on le souhaite. C’est la première question posée à l’inscription : souhaite-t-on utiliser le serveur de Bluesky ou celui de son choix ? Car il s’agit, comme Mastodon, d’un réseau décentralisé. Ce n’est cependant pas obligatoire sur Bluesky, ce qui lève un frein important à son utilisation.
Le serveur se révèle toutefois fort utile dans un contexte professionnel : il sert à stocker ses données personnelles, ce qui est un gage de confidentialité. La nouveauté est qu’il s’agit aussi d’un moyen pour obtenir un identifiant numérique unique qui permettra, à l’avenir, la portabilité de ses données et de ses choix algorithmiques. Un peu comme une valise que l’on garderait avec soi de réseau social en réseau social. Enfin, définir son domaine en tant qu’identifiant fiabilise l’authentification des comptes. Plus besoin de petit badge bleu !
Figure 1 : Lors de sa première connexion, il est demandé si l’on veut héberger ses données sur le serveur Bluesky ou à une autre adresse spécifique.
Concrètement, le nom du serveur apparaît comme un nom de domaine dans une adresse @votrenom.nomduserveur.extension. L’adresse sur le serveur de Bluesky est donc @utilisateur.bsky.social mais il est possible de la remplacer par le nom de son entreprise, comme @prenom.bases-netsources.com.
On considérera donc cette option avec soin, d’autant que « Bsky » nous propose de le mettre en place pour une dizaine d’euros par an, ce qui est son seul service payant (adopté par 10 % environ des 100 000 premiers utilisateurs).
Après avoir choisi son serveur, configurer son profil est rapide : la bio, la photo de profil et une bannière. À noter, le format de cette dernière n’est pas simple à trouver (nous avons tâtonné) et elle n’est pas encore intégrée dans les outils marketing puisque l’usage de Bluesky est encore confidentiel.
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