● Nombre de titres de presse écrite (2021, Ministère de la Culture) : 3872
● Nombre de radios (2022, Arcom) : + 1000
● Nombre de chaînes de télévision (2022, Arcom) : 30 chaînes nationales
● Classement de médias numériques (2021, Mind Media, par nombre d’abonnés) : Le Monde, L’Équipe, Le Figaro, Ouest-France, Les Échos, Libération, Le Parisien.
Vivendi (V. Bolloré) : Groupe Canal + (Canal+, Canal+ Cinema, Planète+, Canal+ Sport), CNews, C8, CStar), Prisma Media (Géo, Femme actuelle, Gala), Lagardère News (JDD, Europe 1, Paris Match, RFM, Europe 2, Elle International), etc.
Au sommaire de ce numéro, 3 actualités très récentes soigneusement sélectionnées qui pourront avoir un impact sur le pro de l’info à court ou moyen terme.
LinkedIn a longtemps été le réseau social le plus fermé à la veille et aux outils de veille. Mais cela est en train de changer d’après Antoine Khaitrine (Licter).
Dans un post LinkedIn, il annonce que :
Pour en savoir plus : https://www.linkedin.com/posts/antoine-khaitrine_linkedin-souvre-au-social-listening-activity-7133505793143771136-KfVo?utm_source=share&utm_medium=member_desktop
LinkedIn est un réseau social très bien positionné pour répondre aux besoins informationnels des veilleurs et documentalistes. Mais la recherche comme la veille n’y a jamais été satisfaisante. Cette annonce d’ouverture est une bonne nouvelle certes, mais en demi-teinte.
Pour le moment, l’ouverture des données semble surtout s’adresser aux gros acteurs du social media monitoring, ceux qui ont les moyens de payer. Ce sont les mêmes que ceux qui n’ont pas été impactés par la fin de l’API gratuite de Twitter car ils payaient déjà pour l’API payante depuis des années. Les pro de l’info, clients de ces acteurs vont donc être indéniablement gagnants.
Pour les clients des autres plateformes de veille plus traditionnelles ou mêmes des lecteurs RSS type Inoreader ou Feedly, rien ne garantit que la surveillance de LinkedIn soit une de leur priorité. On a pu le voir avec Twitter (désormais X), la fin de l’API gratuite a tout simplement été la fin de la fonctionnalité de surveillance de Twitter dans ces plateformes. L’intégration de LinkedIn ne sera probablement envisagée que si le coût de l’API est abordable et/ou la demande des clients massive. Il va donc falloir, pour le moment, continuer à surveiller LinkedIn avec les « moyens du bord » comme on l’a toujours fait : voir notre article Réussir à utiliser LinkedIn pour la veille et la recherche d’information.
On suivra avec attention les annonces de LinkedIn dans les prochains mois pour voir si, en parallèle d’une API Entreprise onéreuse, LinkedIn envisage de déployer une API moins perfectionnée mais satisfaisante et surtout gratuite ou abordable. C’est seulement dans ce cas de figure que pourront se développer des fonctionnalités de surveillance au sein des outils de veille existants ou tout un écosystème de nouveaux outils de surveillance et d’analyse comme cela était le cas sur Twitter avant la fin de l’API gratuite.
Pour aller plus loin :
Conseil veille pour réaliser une veille sur les pages Entreprises sur LinkedIn
La veille sur les réseaux sociaux s’annonce de plus en plus fragmentée
LinkedIn, une alternative crédible à Twitter pour la veille ?
Veille commerciale sur LinkedIn, tirer parti des filtres pour trouver des prospects
WhatsIn, un outil d’analyse de profils LinkedIn façon dataviz
Google est en train de tester dans son moteur une nouvelle fonctionnalité appelée "Notes". Cette fonction permet aux utilisateurs d'ajouter des annotations directement dans les résultats de recherche et sur Discover. Les notes sont dynamiques et ne s’affichent pas systématiquement pour les internautes en s'adaptant à la requête de l'utilisateur et à la pertinence par rapport au contenu affiché.
L'objectif est d'offrir des perspectives humaines aux côtés des résultats de recherche habituels, afin d'aider les utilisateurs à trouver des informations pertinentes et des conseils liés au contenu web. La fonctionnalité est initialement disponible en anglais aux États-Unis et en anglais et en hindi en Inde pour les utilisateurs d'Android et d'iOS. Google attend de comprendre les préférences des utilisateurs et les besoins des éditeurs avant un déploiement plus large.
Pour aller plus loin :
https://www.seroundtable.com/google-search-notes-public-crawlable-indexable-36415.html
https://www.01net.com/actualites/la-recherche-google-senrichit-dune-fonction-risquee-mais-interessante.html
https://www.searchenginejournal.com/google-launches-notes-to-add-user-comments-in-search-results/501414/
L’intégration de Notes est décidément à la mode, on ne pourra s’empêcher de faire le rapprochement avec la fonctionnalité du même nom déployé sur X (ex-Twitter il y a quelques mois).
Les notes ont indéniablement de nombreux atouts pour le professionnel de l’information : elles peuvent permettre de contextualiser l’information, d’apporter des éléments complémentaires, d’avoir une mise en perspective par des experts et connaisseurs du sujet. La valeur ajoutée est sensiblement la même que celle que l’on peut retrouver parfois dans les commentaires d’articles (souvent trop peu visibles) ou dans la curation d’experts sur les réseaux sociaux qu’ils couplent avec quelques lignes d’analyse, de point de vue et de mise en contexte.
A l’inverse, ça peut aussi être une porte ouverte pour la désinformation avec des notes transmettant des fausses informations, de la publicité déguisée… Même si Google indique qu’il y aura de la modération, il ne faut pas se faire d’illusion. Mais les pro de l’info ont l’habitude de faire jouer leur esprit critique et cela ne devrait pas représenter un obstacle majeur.
Reste maintenant à voir quand et si cette fonctionnalité sera déployée en Europe et sur desktop (principal mode d’interrogation des pro de l’info) et si les experts et les professionnels souhaiteront s’impliquer dans la création de Notes à haute valeur ajoutée.
Pour aller plus loin :
La commande filetype:CSV enfin possible sur Google !
Intelligence artificielle : la veille dans un monde sans sources
Les moteurs gratuits, c’est fini
Conseil veille pour personnaliser un filtre date dans Google Images
GetFTR vient de lancer en version publique une extension de navigateur gratuite pour faciliter l’accès aux articles de recherche. Les internautes peuvent ainsi savoir facilement si l’article académique qui les intéresse est disponible gratuitement quelque part sur le Web de manière légale ou si leur institution dispose déjà d’un abonnement à cette ressource.
Cette extension est disponible sur Chrome, Firefox et Edge et fonctionne sur Google Scholar, Google Search, Web of Science, PubMed, Primo, EBSCO Discovery Service, Lens, Summon, SciFinder, ReadCube, Dimensions et d'autres.
Pour aller plus loin : https://www.getfulltextresearch.com/getftr-now-works-with-google-scholar-pubmed-web-of-science-and-more
Pour les centres de documentation, bibliothèques ou centres de documentation, la question de l’achat de documents est une vraie problématique. Quand les clients et usagers trouvent un article susceptible de les intéresser, ils n’ont pas forcément le réflexe d’aller vérifier si un document est déjà disponible en interne, si l’entreprise dispose d’un abonnement ou bien s’il existe sur le Web une version open access de l’article, un preprint, etc. Et au prix individuel des articles académiques, le coût peut vite devenir exorbitant.
Et pour le pro de l’info qui découvre des articles académiques pertinents lors de ses recherches, ces plugins sont également très intéressants pour accéder facilement et rapidement au texte intégral sans surcoût.
Les plugins d’accès aux article académiques se développent depuis déjà quelques années. On connaissait déjà Unpaywall, Kopernio, Anywhere Access, Lean Library, Click & Read, etc. Il y a ceux qui se contentent de regarder sur les articles sont disponibles en libre accès comme Unpaywall et ceux qui vont plus loin en s’interfaçant avec les ressources internes de la bibliothèque ou du service d’information comme Lean Library par exemple.
GetFR est donc un acteur de plus dans ce paysage bien fourni. Il est simple, gratuit, efficace, s’interface avec de nombreux outils de recherche (moteurs académiques, bases de données, etc.) et référence de nombreuses institutions en France et à l’étranger.
Pour aller plus loin :
De la référence bibliographique au texte intégral des articles scientifiques, il n’y a pas toujours qu’un pas
Fin de partie pour FIZ Autodoc
Comment retrouver une ancienne étude interne citée dans la littérature académique ?
Reprints Desk propose la location d’articles avant un éventuel achat
Le blog d’Aaron Tay, (bibliothécaire académique singapourien) qui évoque régulièrement la question des plugins
Dans le secteur de l’information, il est un acronyme qui revient régulièrement : l’API. On comprend bien qu’il s’agit d’une porte d’accès à des données et à des services, donc des informations, mais sont-elles exploitables pour le veilleur ? Voici le premier de deux billets pour répondre à cette question.
Décryptage, ce qu’est une API
API est l’acronyme de Application Programming Interface, ou Interface de programmation d’application en français. Il s’agit donc d’un moyen de connexion entre différentes applications (ou composants d’applications), grâce à une interface.
Au départ, l’exploitation des APIs était réservée aux développeurs. Mais cela est en train de changer avec l’utilisation des outils no code. Les outils d’automatisation fonctionnent avec les APIs des outils. Ce sont elles qui garantissent l’accès, la synchronisation et ce qu’il est possible de « tirer » d’un outil. Le professionnel de la veille en manipule donc déjà sans le savoir. Zapier, Make ou IFTTT les utilisent déjà de façon quasi invisible car ils se connectent à des APIs et permettent aussi à des outils de s’y connecter. On peut ainsi non seulement accéder à des APIs mais aussi ouvrir son accès à une API pour partager des informations dont on reste maître.
Les API et les flux RSS/JSON sont donc tous deux des moyens de récupérer et/ou de fournir des données à des applications. Ils présentent certains points communs, mais aussi des différences importantes.
Figure 1 : Copyright - DR
Points communs
Différences
Par exemple, l'API de Google Maps permet d'accéder aux données de Google Maps, telles que les adresses, les directions et les cartes. Une appli météo peut aussi utiliser une API pour accéder aux données météorologiques récentes (température, pression atmosphérique, vitesse du vent), alors que le flux RSS de Google Actualités fournit les dernières actualités de Google.
À première vue, il existe donc des similitudes entre les API et les flux RSS, et ils sont parfois utilisés pour effectuer des tâches similaires, mais la similitude n’est que superficielle. RSS vous permet de publier (à une URL spécifique) des métadonnées sur des articles de blog, des actualités ou d'autres flux de contenu aux formats standard Atom / RDF / RSS qui sont généralement des données structurées XML qui afficheront les dernières entrées sur un sujet particulier. Il s’agit généralement d’un contenu fixe diffusé à une URL donnée.
Les APIs, quant à elles, sont beaucoup plus générales : tous les formats sont autorisés, tous les types de requêtes.
On peut donc :
En résumé, bien que les flux RSS et les API soient utilisés pour partager et accéder à des informations, ils diffèrent dans leurs fonctionnalités et leurs objectifs. Si le RSS sert à décrire la structure interne d’un fichier, l’API sert plutôt à décrire un service Web (qui fonctionne sur un serveur, accepte et traite des requêtes et fournit des réponses). Et ce service peut donc recevoir et fournir tous types de requêtes et de réponses, y compris celles et ceux formattés pour le RSS.
Ainsi, de manière simplifiée, on peut comparer le flux RSS à un journal et l’API à une machine où l’on peut lire et créer des articles.
Les API restent plus complexes à mettre en œuvre et à utiliser, mais pour combien de temps ? Et ne sont-elles pas, déjà, en train de redessiner le marché de l’accès à l’information vers un système plus sécurisé, mais aussi fermé ?
Avec l’inexorable déclin de X (Ex-Twitter), il est temps pour les veilleurs et documentalistes de réfléchir sans trop tarder à un (ou plusieurs) plan B si ce n’est pas déjà fait et réduire son exposition à X au cas où il ne serait même plus accessible.
On commencera par rappeler que, dans nos métiers, les réseaux sociaux ont un double usage :
Et si Twitter a longtemps été en mesure de répondre à ses deux besoins, force est de constater qu’aucun réseau social n’est aujourd’hui capable d’englober ces deux dimensions. C’est d’ailleurs pour cela que la veille sur les réseaux sociaux aujourd’hui ne peut être que multiple. Ou alors, plus radical, il faut faire le choix de totalement s’affranchir des réseaux sociaux au profit d’autres types de sources.
Lire aussi :
La veille métier, une veille pas comme les autres
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L’infobésité des sources est un défi de plus en plus difficile à gérer, pour un veilleur comme pour tout un chacun. L’une des pistes possibles pour en sortir passe par une méthode de « mise en veilleuse » basée sur l’intelligence des sources que nous développons dans cet article.
Les veilleurs, même s’ils s’appuient toujours sur une sélection de sources et qu’ils s’évertuent à extraire des signaux et du sens au milieu du brouhaha ambiant, n’échappent pas à l’infobésité actuelle.
Il y a toujours plus de sources potentiellement pertinentes, toujours plus de contenus pertinents et d’outils pour repérer ces sources et ces contenus. Sans compter que nombre de ces sources et outils rajoutent sans cesse de nouvelles contraintes techniques à prendre en compte, ce qui se révèle souvent chronophage.
Ainsi, malgré nos efforts pour revoir les processus et les sources régulièrement, une veille, quelle qu’elle soit, a vite fait de demander de plus en plus de temps, mois après mois et année après année sauf si le sujet qu’elle traite tombe en désuétude.
Et il y a toujours cette angoisse de passer à côté d’une information vraiment importante qui viendrait jeter le discrédit sur la qualité de la prestation de veille dans son ensemble et les compétences du veilleur. On a alors vite tendance à tomber dans une quête d’exhaustivité que l’on sait pourtant vaine.
Pourtant, on ne le sait que trop : « trop d’info tue l’information » et on prend le risque de ne même plus voir une information clé qui est pourtant sous nos yeux.
Il faut réussir à refaire place nette et se recentrer sur l’essentiel en séparant les sources clés de celles de second plan.
Microsoft vient de mettre à disposition du marché européen son offre IA adaptée à sa suite Office et son tarif, 30 €/mois/personne, n’est pas négligeable pour un service de veille.
Voici donc trois alternatives freemium, soit pour modifier des présentations existantes grâce à l’IA, soit pour générer des présentations entières en un prompt. Le tout sans alourdir son budget.
Bien sûr, si une présentation peut désormais être générée en un prompt, l’IA ne fait pas tout le travail à sa place, mais elle donne une base visuellement attractive, structurée et quelques idées pour enrichir son propre travail.
Ceci, afin de réaliser une présentation commerciale valorisante de son offre en interne ou à l’externe, ou bien de présenter son produit final, qu’il s’agisse de chiffres de marché, de suivi de tendances, d’analyse comparative ou tout simplement d’un résumé des résultats de sa veille.
Plus AI est un add-on (une extension) qui s’installe dans Google Slides. On l’installe via la Google Workspace Marketplace (https://workspace.google.com/marketplace/). Ensuite, on y accède depuis un nouveau document sur Google Slides, en cliquant sur « Extension », ce qui ouvre une nouvelle fenêtre de création de slides (ou diapositives).
Pour commencer une présentation, il existe premièrement plusieurs options : générer une présentation complète à partir d’un prompt, insérer un texte préalablement rédigé ou procéder à la création de slides individuelles. Deuxièmement, on choisit le style : commercial, webinaire, cours en ligne, etc.
Les podcasts ont une place particulière dans le monde de la veille. C’est un type de sources qui a, sur certains sujets, une valeur inestimable. Ils peuvent en effet proposer des informations que l’on ne retrouve pas ailleurs, offrir de l’analyse et de la profondeur difficile à obtenir dans des contenus plus courts comme des articles par exemple, etc. De plus, les podcasts sont souvent gratuits, ce qui ne nécessite pas une souscription à un abonnement supplémentaire.
Mais choisir d’intégrer des podcasts à sa démarche, c’est aussi beaucoup d’embûches en perspective et à tous les niveaux : ils sont difficiles à identifier et à mettre en veille de manière automatisée, ils sont longs à écouter et à analyser, mais ils sont aussi compliqués à intégrer aux livrables (voir notre article Comment intégrer les podcasts à ses livrables de veille ?).
Dans cet article, nous avons choisi de nous focaliser exclusivement sur la phase d’identification de podcasts : comment identifier des podcasts pertinents à intégrer à son sourcing ? Quels outils et méthodes utiliser pour y parvenir ?
Nous nous intéressons ici aux podcasts au sens large : podcasts journalistiques et podcasts de marques ou amateurs, à l’exception des replays d’émissions qui existent déjà sous un autre format. La méthode proposée permet d’identifier des podcasts français mais elle fonctionne aussi pour des podcasts réalisés dans d’autres pays et dans d’autres langues.
Avec leurs résultats mesurables, les médias sociaux sont devenus incontournables pour les annonceurs et les professionnels du marketing qui touchent un public de masse ou ciblé. Dans ce contexte, les bibliothèques de publicités LinkedIn et TikTok, qui viennent d’être mises à jour pour rendre publiques plusieurs données publicitaires diffusées sur leurs plateformes, peuvent apporter des informations précieuses dans le cadre d’une veille stratégique.
Mais pour structurer sa recherche, encore faut-il savoir ce que l’on peut y trouver. Voici donc en détail ce que ces deux bibliothèques ont à offrir au professionnel de la veille et comment les exploiter pour renforcer sa veille stratégique et/ou commerciale.
Pour y accéder, le plus simple est encore… de cliquer sur les liens fournis par une recherche Google ou par les articles qui en parlent. Car si ces bibliothèques existent par souci de se conformer au niveau de transparence exigée dans l’Union européenne par la Digital Act (DSA), il n’en reste pas moins qu’elles ne sont pas accessibles ni en page d’accueil des réseaux sociaux, ni sur son compte, ni même sur les pages dédiées aux publicités. Qu’il s’agisse de LinkedIn ou de TikTok, il « suffit » donc de se rendre sur cette page LinkedIn (https://www.linkedin.com/ad-library), ou celle-ci pour TikTok (https://library.tiktok.com/ads). En revanche, nul besoin d’ouvrir un compte sur ces réseaux pour disposer des informations publicitaires.
Dans la plupart des entreprises, la veille brevet est souvent négligée. La veille brevet peut pourtant être une source d’informations précieuse pour l’intelligence concurrentielle. Elle permet de suivre l’évolution des technologies, d’identifier les concurrents, et d’exploiter toutes les opportunités de marché en développant une vraie stratégie. Entretien avec Philippe Borne, Délégué Régional de l’INPI pour la Région Grand Est (1), et également rédacteur occasionnel pour notre lettre BASES à titre d’expert.
François Libmann : La veille brevet a un potentiel qui nous semble sous-évalué dans le domaine de l’intelligence concurrentielle. Comment l’interprétez vous ?
Philippe Borne : Beaucoup d’entreprises ont une vision très juridique du brevet, considéré uniquement comme un outil de protection, et donc avec des stratégies brevet très traditionnelles. Et du fait de cette vision, on retrouve la même attitude en ce qui concerne la veille brevet. Cette vision très juridique du brevet en France a pour conséquence qu’il n’est pas tenu compte de son potentiel en tant que source d’informations pour l’intelligence concurrentielle. Cela ne vient, en effet, pas à l’esprit qu’on puisse faire de la veille technologique sur ce type d’information.
(1) Philippe Borne s’exprime ici à titre personnel et les opinions qu’il expose n’engagent que lui-même.
Une veille peut s’effectuer sur un très grand nombre de sources telles que les publications dans différents types de presse (généraliste, scientifique…), le web et, en particulier Google ou des sites spécialisés, les réseaux sociaux, les visites de foires et salons, les conférences…
Dans un très grand nombre de cas, particulièrement pour la veille technologique et concurrentielle, il ne faut surtout pas négliger les différentes dimensions de la propriété industrielle : brevets, marques ainsi que dessins et modèles.
Tout d’abord, précisons le vocabulaire, car il y a un fort risque de confusion.
On rappellera en premier lieu qu’un brevet est une sorte de contrat entre l’État en général et un inventeur. En échange de l’exclusivité de l’usage d’une technologie sur une durée pouvant, en général, aller jusqu’à 20 ans, la description de cette technologie est rendue publiquement accessible, après une période de 18 mois, et constitue une information scientifique/technique.
Le titulaire du brevet peut exploiter lui-même sa technologie ou décider s’il autorise un/des tiers à l’exploiter et, dans ce cas, sous quelles conditions (vente du brevet, concession d’une licence).