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Les nouveaux dispositifs anti-fake news des GAFAM : un outil pour le veilleur ?

Clément Morin
Bases no
389
publié en
2021.02
1432
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Les nouveaux dispositifs anti-fake news des GAFAM : un ... Image 1
Les nouveaux dispositifs anti-fake news des GAFAM : un ... Image 1

Depuis quelques années, difficile d’échapper au phénomène des « fake news ». A tel point que la question se pose de savoir si tous les secteurs sont effectivement concernés et dans quelle mesure cette désinformation peut affecter les professionnels de l’information.

Les récents ajouts de fonctionnalités et initiatives de la part des GAFAM et de Twitter, pour modérer la prolifération des fake news, révèlent que leur large diffusion a passé un seuil critique : d’une part les fake news peuvent affecter la réalité, le cours de l’Histoire, comme en témoigne les récents événements lors de la campagne présidentielle outre-Atlantique et, d’autre part, les réseaux sociaux et géants d’Internet sont tenus responsables dans leur diffusion, par un laisser-faire manifeste, parfois assumé.

Dans cet article, nous reviendrons tout d’abord sur le concept de fake news et l’impact de ces nouvelles sur la pratique quotidienne des professionnels de l’information. Nous regarderons ensuite dans le détail les nouveautés des GAFAM concernant la lutte contre la désinformation pour voir si elles peuvent avoir une utilité dans un contexte de veille et de recherche professionnelle.

Le contexte des fake news

Les fake news recouvrent des réalités différentes, que les professionnels de l’information sont susceptibles de rencontrer et ont intérêt à reconnaître.

Par information, nous entendrons ici des articles de presse, des articles scientifiques et des données business. Les fake news peuvent donc être soit de la fausse information (misinformation en anglais), soit de la désinformation (disinformation).

A l’origine des fake news peuvent se trouver plusieurs intentions : la recherche du profit, à l’instar des sites internet Macédoniens révélés en 2016 et spécialisés dans les fake news pour en tirer des bénéfices publicitaireshttps://www.bbc.com/future/article/20190528-iwas-a-macedonian-fake-news-writer, la volonté d’induire un ennemi en erreur, particulièrement dans le cadre des relations interétatiques (voir par exemple l’opération Fortitude lors de la Seconde Guerre Mondiale) ou entre entreprises, ou l’intention d’orienter l’opinion publique dans le cadre d’un débat public, ainsi des Tweets du précédent Président des Etats-Unis d’Amérique.

Une fake news vise donc à orienter la réalité, en corrompant le jugement, et par là les actions des acteurs visés.

Pour savoir plus précisément à quoi on a affaire et être plus alerte face à une (éventuelle) fake news, nous vous proposons la typologie suivante, dressée par Claire Wardle sur la page First Drafthttps://firstdraftnews.org/latest/fake-news-complicated/ :

  •  La parodie ou la satire, suffisamment élaborée pour être crue, mais assez clairement humoristique pour être comprise par son public ;
  •  La mauvaise contextualisation, volontaire ou non, ou la manipulation d’un contenu véridique dans le but de générer une interprétation biaisée ;
  •  L’imposture, lorsque la fake news prétend provenir d’une source établie et fiable ;
  •  L’incohérence entre le titre et le contenu, ou entre l’image et le contenu ;
  •  La création pure et simple de contenu à visée malhonnête.

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